Trois choses que j'ai apprises grâce à Warren Buffett

Bill Gates a rencontré le magnat américain Warren Buffett en 1991. Depuis ce jour, les deux hommes sont devenus amis. Voici quelques uns des conseils les plus précieux dont Buffett a fait cadeau au fondateur de Microsoft.

Suivre l'auteur sur LinkedIn  

Je suis ravi de commencer à partager, de temps à autre, des chroniques qui parleront de toutes les choses que j'ai apprises au cours de ma carrière chez Microsoft et auprès de la Fondation Bill & Melinda Gates (je poste d'ailleurs régulièrement sur mon blog).
En mai 2013, je me suis rendu à Omaha, au Nebraska, pour assister à l'assemblée générale annuelle des actionnaires de Berkshire Hathaway. Je m'y amuse toujours beaucoup, et pas seulement à cause des matches de ping-pong ou du concours de lancer de journal auquel je participe avec Warren Buffett. Je m'y amuse car c'est l'occasion pour moi d'apprendre énormément de choses en parlant avec Warren et ainsi, de me faire une idée de la façon dont il pense.

Voici trois choses qui m'ont été enseignées par Warren Buffett au fil des années :

1. Investir ne fait pas tout.

Bien évidemment, étant donné son parcours sans faute, la première chose que Warren enseigne aux gens est comment investir. Malheureusement, la plupart des gens s'arrêtent là, et laissent passer leur chance de découvrir les rouages de ses stratégies d'affaires redoutables. Par exemple, il insiste sur le fait qu'il faut partir à la recherche de l'avantage compétitif d'une entreprise, et découvrir si celui-ci progresse ou s'il régresse. Selon lui, un actionnaire doit agir comme s'il était propriétaire de la totalité de l'entreprise, en surveillant les futurs bénéfices pour décider de ce qu'ils valent. Il doit être prêt à ignorer le marché plutôt que le suivre, car il est intéressant de tirer parti des erreurs de ce dernier, telles que des entreprises sous-évaluées.
Je dois admettre que la première fois que j'ai parlé avec Warren, le fait de découvrir qu'il avait recours à ces stratégies m'a laissé sans voix. Je l'ai rencontré lors d'un dîner organisé par ma mère. En m'y rendant, je me suis demandé : "Pourquoi donc voudrais-je rencontrer ce bonhomme qui ne fait rien d'autre que piocher parmi des actions ?" Je pensais qu'il se contentait d'utiliser des données liées au marché (comme le volume, ou encore l'évolution de la valeur de l'action en fonction du temps) pour prendre ses décisions. Cependant, lorsque nous avons commencé à bavarder ce jour-là, il ne m'a dit à ce sujet.
En revanche, il a commencé à me poser des questions sur les fondamentaux de mon secteur. "Pourquoi IBM ne peut-elle pas faire la même chose que Microsoft ? Pourquoi Microsoft est-elle une entreprise si rentable ?" C'est alors que je me suis rendu compte qu'il avait une conception du monde des affaires beaucoup plus approfondie que je ne l'imaginais.

2. Utilisez votre plateforme

Un grand nombre de chefs d'entreprise écrivent des lettres à leurs actionnaires, cependant les missives de Warren sont les plus célèbres, et à juste titre. D'une part, car sa bonne humeur naturelle rayonne à travers les lignes. D'autre part, car les actionnaires pensent que ces billets les aideront à investir plus intelligemment (et ils ont raison). Mais également car il ose s'exprimer ouvertement et critiquer des sujets tels que les stock-options ou les produits financiers dérivés. Il n'a pas peur de prendre position, comme par exemple concernant l'augmentation des impôts pour les plus aisés, qui va à l'encontre de ses propres intérêts. Warren m'a inspiré pour l'écriture de ma propre lettre annuelle qui fait le bilan du travail de la fondation. Elle est encore loin d'être aussi parfaite que celle de Warren, mais le fait de m'asseoir à mon bureau une fois par an pour mettre par écrit les résultats obtenus, qu'ils soient bons ou mauvais, m'a beaucoup aidé.

3. Sachez à quel point votre temps est précieux

Peu importe combien d'argent vous possédez, il est impossible d'acheter du temps supplémentaire. Nos journées ne comporteront jamais plus que 24 heures. Warren perçoit très bien cet écoulement du temps. Il ne laisse pas son agenda être encombré par des réunions inutiles. En revanche, il n'est jamais avare de son temps avec les personnes à qui il fait confiance. Il donne son numéro de téléphone à ses proches conseillers chez Berkshire : ils peuvent l'appeler à toute heure du jour et de la nuit et il répondra systématiquement.
Bien que Warren mette un point d'honneur à rencontrer plusieurs dizaines de promotions universitaires chaque année, peu de gens peuvent réellement lui demander des conseils de manière régulière. Je suis très chanceux à cet égard : mon dialogue avec Warren a toujours eu une valeur inestimable à mes yeux, et pas seulement pour mon travail chez Microsoft. Lorsque Melinda et moi avons créé notre fondation, c'est vers lui que je me suis tourné pour obtenir des conseils. Nous avons beaucoup parlé du fait que la philanthropie pouvait, à sa manière, avoir autant d'impact que les logiciels Microsoft. Il s'avère que la façon brillante qu'a Warren de concevoir le monde est tout aussi utile lorsque l'on s'attaque à la pauvreté et aux maladies que lorsqu'on construit une entreprise. Il s'agit véritablement d'une personne unique en son genre.


Traduction par Joséphine Dennery, JDN

Cette chronique traduite par le JDN a été publiée via le programme Influencers de LinkedIn, où s'expriment près de 300 leaders d'opinion. Retrouvez la version originale en anglais ici.