Libra, le nouveau pari de Pascal

Libra c’est un calcul rationnel qui consiste à avoir confiance dans l’arrivée de cette monnaie, plutôt que de refuser d’affronter le nouveau visage de notre système monétaire.

La pari de Pascal repose sur un argument simple, autant croire à l’existence de Dieu. Il y a en effet plus à gagner à croire - en l’occurrence, une place au paradis - qu’à perdre à ne pas croire… Un voyage en enfer.

Libra c’est le même pari, un calcul rationnel qui consiste à avoir confiance dans l’arrivée de cette monnaie, plutôt que de refuser d’affronter le nouveau visage de notre système monétaire. Ne pas miser sur Libra, c’est se laisser déborder par un système pouvant être dangereux. Tandis que gager sur son émergence permet en effet de l’anticiper, voire d’en tirer tous les bénéfices.

Un triptyque monétaire futur

Dans un monde futur reposant sur Libra, notamment, notre système monétaire serait articulé autour de trois types de références. Des monnaies étatiques d’abord, issues d’un pouvoir régalien traditionnel, reposant sur la confiance et des usages et coutumes bien établis. Des monnaies d’entreprises ensuite, fruits de consortiums privés, comme le projette d’être libra, ou de futures libras en puissance, évoquées par exemple par d’autres Gafas comme Amazon ou Telegram. Des monnaies provenant de groupes privés non identifiés enfin, et échappant à toute régulation… La plus connue d’entre elles étant, à ce jour, le bitcoin.

Des régulations nécessaires

Miser sur cette organisation en triptyque c’est déjà s’organiser pour poser les bases d’une nouvelle régulation. Car pour éviter fraudes, malversations, bulles et autres errements monétaires autant connus que redoutés, il faut limiter le périmètre de transactions concerné par cette monnaie. Seule une restriction sur le volume permettra d’enrayer les risques majeurs. On pourrait ainsi utiliser Libra en respectant un certain nombre de conditions restrictives tenant aux montants, à la géographie et aux secteurs concernés.

Il faudrait prévoir un corpus normatif interdisant les transactions au-dessus d’un certain seuil, qui pourrait être assez bas, du moins au début, à la manière du paiement sans contact. Il s’agirait ensuite de réduire son déploiement à certaines zones, comme l’espace Schengen par exemple, et exclure son utilisation à d’autres pays, l’Angola ou encore le Yémen pour ne citer qu’eux. Il faudrait enfin ne pas l’autoriser pour certains secteurs (alcool, tabac, produits financiers).

Plus la confiance dans cette monnaie serait établie, plus les restrictions pourraient être assouplies. C’est à ces seules conditions, que Libra pourrait devenir une monnaie propre, sans risque de spéculation.

Pour un paradis doré

Gager sur un Libra organisé, c’est donc un calcul rationnel et bénéfique pour l’usager. Parce que Libra, c’est l’intérêt d’une monnaie facile d’utilisation, libérant les échanges et accessible à tous les pays n’ayant pas de réseau bancaire mais disposant uniquement d’un réseau téléphonique permettant les achats en ligne.

Croire à Libra, c’est ensuite compter sur un système monétaire triple, qui permet de disposer de la meilleure couverture bancaire, quels que soient son rang, son pays et ses moyens. Dans un avenir avec Libra, chaque usager pourra alors choisir sa monnaie selon la situation, le pays, et surtout, la valeur de chaque monnaie comparée aux autres. Un triptyque de monnaies, c’est donc ubériser les usages bancaires au profit du client final. Avoir la garantie de la monnaie la plus efficace et la moins chère en fonction du moment et de l’objectif.

Ce monde-là reste encore à inventer. Parions sur sa réalisation pour l’organiser au mieux et nous offrir à chacun… Une petite place au paradis.