SumUp lève 750 millions d'euros de dette

SumUp lève 750 millions d'euros de dette La start-up britannique, qui propose des terminaux de paiement à bas coût pour les petits marchands, n'exclut pas de procéder à des acquisitions pour se développer à l'international.

Après Stripe et ses 600 millions de dollars, suite de notre voyage au pays des fintech au méga financements, avec le britannique SumUp. Ce spécialiste des terminaux de paiement à bas coût pour les petits marchands annonce avoir levé 750 millions d'euros de dette (et non d'equity). Les prêteurs sont Goldman Sachs, le fonds souverain singapourien Temasek, Bain Capital Credit, le fonds Crestline, et les fonds gérés par Oaktree Capital Management, L.P. La fintech avait déjà eu recours à de la dette en juillet 2019 pour un montant de 330 millions d'euros, avec notamment Goldman Sachs. "Le coût de l'emprunt par rapport à celui de l'equity est attractif et cela permet de garder la structure de l'actionnariat actuel. C'est pourquoi SumUp a toujours eu une forte préférence pour de la levée de fonds de dette", explique Alexander von Schirmeister, directeur de SumUp pour l'Europe. Au total, la jeune société a été financée à hauteur de 1,17 milliard d'euros depuis sa création en 2012.

"Le coût de l'emprunt par rapport à celui de l'equity est attractif"

Ce nouveau financement va permettre à SumUp de poursuivre son développement international. Présente dans 33 pays dans le monde, la fintech n'exclut pas de procéder à des acquisitions pour entrer sur un nouveau marché. En 2020, elle a par exemple créé une joint-venture avec un acteur chilien avant de racheter quelques mois plus tard l'autre part de la structure. Deux autres acteurs ont été rachetés par la fintech ces cinq derniers mois : les solutions pour terminaux de paiement du britannique Goodtill et le logiciel de caisse du français Tiller.

L'Hexagone est un marché assez concurrentiel sur le créneau des petits marchands avec la forte présence du suédois iZettle, racheté par PayPal pour 2,2 milliards de dollars en mai 2018, le français Smile&Pay ainsi que certains prestataires de paiement comme PayPlug qui ont lancé une offre dédiée. Mais pas autant que le marché américain et son leader Square, valorisé 110 milliards de dollars. "C'est un marché effectivement très concurrentiel qui demande des fonctionnalités supplémentaires que nous n'offrons pas en Europe", souligne Alexander von Schirmeister.

Une néobanque pour marchands ?

SumpUp investira massivement dans le marketing, comme elle le fait depuis plusieurs années à coup de publicité en ligne et à la télévision, et sortira de nouvelles fonctionnalités. En pleine pandémie, la fintech a lancé des produits pour permettre aux commerçants sans site e-commerce de vendre en ligne comme le paiement par lien (email, Whatsapp, SMS...). Mais aussi un service d'édition de factures et de bons d'achats virtuels. Un panel de services qui pourrait le rapprocher petit à petit des néobanques pour professionnels. "On n'y est pas encore. Mais on veut offrir aux marchands un portefeuille d'outils de paiement et de gestion", confie le dirigeant. Les 750 millions d'euros serviront également à recruter "plusieurs centaines de personnes cette année, dont une majorité de profils tech", indique le dirigeant, sans donner de chiffre précis. A ce jour, la jeune pousse compte 2 000 salariés et 3 millions de clients actifs dans le monde.

Comme beaucoup de start-up internationales, SumUp ne communique pas sur ses résultats par pays mais assure avoir atteint ses objectifs pour la France en 2020. Après le confinement qui a drastiquement diminué l'activité de SumUp en France et ailleurs, les transactions sont depuis reparties fortement à la hausse à en croire le dirigeant européen. "Quand le déconfinement est arrivé, nous avons connu une croissance très forte car les commerçants ont accéléré sur le paiement en ligne et le sans contact. Ceux qui n'acceptaient pas les cartes ont fini par le faire. 2020 a donc été une bonne année en France comme dans les autres pays", se félicite Alexander von Schirmeister. Le chiffre d'affaires 2020 n'est pas dévoilé alors que celui de 2019 l'avait été. Il s'élevait à 200 millions d'euros.