Transferts d'argent : le véritable fléau des frais d'envoi

11 milliards d'euros ! C'est le montant des frais d'envoi que les personnes vivant en France ont payé pour envoyer de l'argent à l'étranger entre 2010 et 2020. Mais comment limiter ces frais ?

Dans notre monde occidental moderne, un compte bancaire est aussi personnel pour beaucoup de gens qu'un permis de conduire. Le salaire y est versé ; les factures sont payées à partir de ce compte. La valeur du travail effectué se traduit par une somme d'argent créditée sur un compte chaque mois. Les gens utilisent leur carte bancaire, ou leur application bancaire, pour transmettre cet argent à qui de droit : son boulanger, son propriétaire, sa famille et ses proches.

Dans tous les pays, il n'est pas si évident que tout le monde ait son propre compte. Dans les pays moins prospères, le système bancaire est souvent moins développé. Toutes les banques sont loin d'y être actives, tous les villages n'ont pas de banque - et encore moins plusieurs - et tout le monde n'a pas son propre compte en banque. Il est donc parfois difficile pour les expatriés et membres de diasporas de subvenir aux besoins de leur famille à l'étranger.

Alors que quand il n’y a pas de problématique de distance, il est plus simple de participer aux frais de la famille. Mais si votre famille est à l'étranger, les choses deviennent beaucoup plus compliquées - et souvent coûteuses, aussi.

Si la famille à l'étranger dispose de son propre compte, il faut au moins 48 heures pour que l’argent apparaisse sur son compte - et le transfert coûte en moyenne 15 euros. Si l'argent est envoyé par l'intermédiaire d'un bureau de change, cela peut se faire plus rapidement et à moindre coût - mais il faudra encore attendre au moins six heures, et il en coûtera au moins 5 euros, avant que l’argent n'arrive à destination.

La création et l’utilisation d’un compte bancaire sans frontières auquel plusieurs personnes peuvent accéder, comme si elles avaient chacune leur propre compte peut répondre à cette problématique. Le titulaire principal du compte (celui qui envoie l'argent) reçoit un certain nombre de cartes de débit qu'il peut utiliser pour permettre aux membres de sa famille d'accéder à une partie du même compte. Au lieu de transférer de l'argent sur un autre compte dans une autre banque, le titulaire du compte libère de l'argent pour les destinataires des cartes des autres cartes de débits.

Les avantages sont énormes. Tout d'abord, les destinataires des cartes n’ont plus besoin d’ouvrir eux-mêmes un compte bancaire. Pour recevoir la carte bancaire et utiliser l'application, un simple processus KYC (Know Your Customer : pour vérifier qu'une personne est bien celle qu'elle prétend être) suffit. Mais surtout, libérer des montants pour d'autres titulaires de cartes est beaucoup plus rapide (une fraction de seconde) et coûte beaucoup moins cher que les solutions actuellement disponibles qui transfèrent de l'argent vers un autre compte.

Les expatriés et membres de diasporas sont souvent à des milliers de kilomètres de leur famille, mais ressentent aussi une grande distance au sens figuré. L’utilisation d’une banque sociale rapproche les gens en combinant de nouvelles capacités bancaires avec des moments de contact réel, permettant aux participants d'échanger non seulement de l'argent, mais aussi, par exemple, des photos et des messages. Après tout, il ne s'agit pas seulement d'argent, mais aussi des personnes qui sont derrière. De cette façon, les services bancaires seront non seulement plus rapides, plus simples et moins chers, mais surtout beaucoup plus humains.