Comment les promoteurs connectent les nouveaux logements

Comment les promoteurs connectent les nouveaux logements Grâce aux partenariats commerciaux qu'ils nouent avec les fabricants d'objets connectés, les professionnels rendent intelligents les constructions à moindre coût.

Ouvrir à un proche la porte de son immeuble à distance depuis son smartphone n'a plus rien de futuriste. Ni de gadget. "C'est le premier objet connecté que les habitants de notre programme connecté Issy Préférence utilisent spontanément", rapporte Kevin Cardona, directeur de l'innovation de BNP Paribas Real Estate. Six mois après leur installation, 75% des résidents utilisent le système connecté au moins une fois par semaine et un quart l'utilisent tous les jours."

En France, plus de la moitié des promoteurs envisagent d'intégrer des services de smart home à l'ensemble de leurs programmes en 2019-2020

Sécurité, confort et économie d'énergie… Les acquéreurs ont pris la mesure de l'utilité des fonctionnalités du "smart home", ou habitat intelligent. Et les promoteurs en ont pris acte : en France, ils sont 51% à envisager d'intégrer des services de smart home à l'ensemble de leurs programmes en 2019-2020, d'après une étude de la start-up Smarthab. D'autant que, contrairement à la domotique d'hier, les systèmes connectés d'aujourd'hui ne leur coûtent "pas très cher à mettre en place", explique Kevin Cardona, grâce aux partenariats noués avec les fabricants. Par exemple, le système de prises et thermostat connectés du programme d'Issy-les-Moulineaux est proposé par l'électricien Legrand en partenariat avec le spécialiste des objets connectés Netatmo. Les habitants de ces logements peuvent faire appel à Siri (l'application Maison d'Apple) pour éteindre la lumière ou activer le chauffage par la voix. "D'autres promoteurs, comme l'a fait Vinci à Blagnac, procèdent différemment et fournissent aux habitants leur propre application, dans laquelle nous interfaçons nos produits", explique Jérôme Boissou, en charge du programme IoT de Legrand.

Un surcoût de 1 000 à 1 500 euros pour avoir un trois-pièces avec sécurité et énergie connectées

Encore faut-il savoir quoi connecter. "Il faut introduire l'innovation au bon moment pour qu'elle ne soit pas contre-productive, enjoint Jérôme Boissou. 92% des Chinois sont favorables à la reconnaissance faciale sur les portiers connectés. C'est une fonctionnalité que nous avons donc activée là-bas. En France, on est à moins de 70%. Mais si on ne recueille pas au moins 90%, on ne peut pas parler d'adhésion." A chaque promoteur, donc, de panacher les installations en fonction du profil de ses clients.

Certains propriétaires, toutefois, résistent encore et toujours au logement connecté. "Sur les 60 logements d'Issy Préférence, il y a 20% de réfractaires. Nous avons donc fait le choix du 100% connectable pour tous nos logements", justifie Kevin Cardona. Autrement dit, le système est disponible en option et non en série, pour faire le parallèle avec l'automobile. "Nous proposons aux acquéreurs des packs connectés, détaille Kevin Cardona. Les deux plus plébiscités sont le pack sécurité, qui comprend des caméras connectées, et le pack énergie, avec un thermostat intelligent, pour un surcoût total de 1 000 euros à 1 500 euros dans un logement trois-pièces. C'est déjà presque deux fois moins que les solutions équivalentes avec la domotique d'hier."