Acheter à deux : doit-on passer par la case mariage ?
Qui sont ces inconscients qui achètent un appartement ensemble sans se marier ? Simplement des gens qui ont compris que ne pas attendre le mariage permettait de gagner du temps et souvent de l'argent.
D’abord, que les choses soient claires : on a rien contre le mariage. Mais dans l’immobilier, attendre de se passer la bague au doigt pour acheter à deux, c’est perdre beaucoup de temps. Et le temps, c’est de l’argent. D’accord, les couples qui se sont officiellement dit oui disposent de facto d’une sécurité que vous n’avez pas. Mais avec quelques précautions, que vous soyez pacsés ou en concubinage, vous vous retrouverez vite avec les mêmes droits. Et pendant que certains jettent leurs loyers par les fenêtres en restant locataires jusqu’au jour où ils passeront devant monsieur le Maire, vous gonflez déjà votre patrimoine. Vous gagnez plusieurs mois, parfois plusieurs années d’investissement. Vous profitez aussi immédiatement de votre nouvelle arme de séduction massive auprès de la banque. Elle vous trouve beaucoup plus sexy depuis que vous voulez investir à deux, peu importe votre statut marital.
L'indivision règle une partie des problèmes…
La clé pour bétonner un achat en couple sans être mariés porte un nom : l’indivision. C’est le chouchou des régimes d’acquisition. Chacun devient propriétaire en fonction de son apport et de sa part de remboursement du crédit commun. Vous pouvez la jouer fifty-fifty, comme le font, par défaut, les couples mariés. Mais cela peut devenir pénalisant pour l'un de vous deux quand il y a un fort écart de revenus ou d'apport. Alors avec la magie de l’indivision, un coup de baguette et vous répartissez le logement à 60-40, 70-30, ou même 58-42, bref c'est à la carte.
… le testament, l'autre partie
Comme vous êtes jeunes, beaux et en pleine santé, vous ne pensez pas à l'hypothèse d'un décès. Mais le préparer vous évitera bien des soucis. Si vous êtes mariés et que votre conjoint décède, vous héritez de sa part. Point. Ce n’est pas le cas si vous êtes pacsés ou en union libre. Potentiellement, belle-maman peut donc un jour devenir votre copropriétaire. Si vous êtes OK avec ça, parfait, sinon, quelques précautions s'imposent. En établissant un testament avec votre conjoint dans lequel vous vous désignez mutuellement héritier, par exemple. Un acte simple, rapide et peu coûteux réalisé chez le notaire qui vous met mutuellement à l'abri.
Et si vous vous séparez ?
Déjà, on est désolés pour vous. Mais mariés, pacsés ou en union libre, ça ne change rien, vos options sont les mêmes. Soit vous partez tous les deux, vous revendez l'appartement et chacun récupère le montant équivalent à sa quote-part initiale. Soit il y en a un qui décide de rester et qui dispose alors d'un droit de priorité pour racheter la part de l'autre – cela porte un joli nom : le rachat de soulte. Le montant est défini par le prix estimé de l'appartement, la quote-part de celui qui fait ses valises et le capital restant à rembourser.
Prévoir tout cela nécessite de prendre un peu de temps au départ, mais on l'a vu : le temps, c’est de l’argent et, surtout, la garantie de vivre votre histoire d'amour sereinement, dans votre appartement à vous. Quant au mariage, on n’a pas de conseils à vous donner si ce n’est : lancez-vous si vous le souhaitez, mais pour d'autres raisons.