Microsoft évite une enquête de Bruxelles pour pratiques anticoncurrentielles dans le cloud

Microsoft a conclu un accord avec les fournisseurs de cloud européens pour résoudre les préoccupations de concurrence et éviter une potentielle enquête de l'Union Européenne.

Dans un mouvement stratégique pour apaiser les tensions et éviter une enquête potentiellement coûteuse de l'Union Européenne, Microsoft a conclu un accord significatif avec les fournisseurs européens de services cloud. Ce règlement à l'amiable vise à résoudre les préoccupations de concurrence et à renforcer la compétitivité sur le marché du cloud en Europe.

Un accord historique pour le marché du cloud

Microsoft, géant américain du logiciel, a récemment signé un accord crucial avec le Cispe, l'association des fournisseurs de services d'infrastructure cloud en Europe. Cette entente met fin à une plainte déposée à Bruxelles fin 2022, accusant Microsoft de pratiques anticoncurrentielles. Le Cispe reprochait à Microsoft de lier la vente de ses logiciels d'entreprise à ses services cloud Azure, compliquant ainsi le changement de fournisseur pour les clients.

Selon les termes de l'accord, les membres du Cispe pourront désormais utiliser des fonctionnalités améliorées de Microsoft Azure et proposer des applications et services Microsoft sur leurs infrastructures cloud locales. Cette initiative vise à ouvrir la voie à une plus grande concurrence sur le marché du cloud en Europe.

Brad Smith, président de Microsoft, a exprimé sa satisfaction face à cette résolution, déclarant : "Je suis heureux que nous ayons résolu leurs préoccupations du passé et également travaillé ensemble pour définir une voie qui amène encore plus de concurrence sur le marché du cloud en Europe et au-delà", cité dans Les Echos.

Réactions de la Commission européenne et des autres acteurs du secteur

Cet accord marque une étape importante dans la régulation du marché du cloud en Europe. Il montre la volonté des autorités de concurrence de l'UE de s'attaquer aux pratiques anticoncurrentielles des grandes entreprises technologiques. Pour Microsoft, c'est une opportunité de redorer son image et de renforcer sa position sur le marché européen du cloud.

Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne, a salué cet accord comme "un résultat prometteur" pour la concurrence, selon Les Echos. "Il y a encore des discussions entre Microsoft et d'autres concurrents, mais la solution qui a été trouvée semble viable et répondre à leurs besoins, c'est une très bonne chose pour la concurrence." conclut elle.

Cependant, cet accord ne fait pas l'unanimité parmi tous les acteurs du secteur. Amazon Web Services (AWS), membre du Cispe et leader mondial du cloud, ainsi que Google Cloud et AliCloud, ont été exclus de ces négociations. 

Amit Zavery, responsable de la plateforme chez Google Cloud, a déclaré : "Nous explorons nos options pour continuer à lutter contre les licences anticoncurrentielles de Microsoft afin de promouvoir le choix, l'innovation et la croissance de l'économie numérique en Europe", explique-t-il dans Data News

AWS a également critiqué l'accord. Selon lui, il ne change rien pour la plupart des clients de Microsoft. Ces derniers ne peuvent toujours pas choisir librement leur fournisseur de cloud en Europe et ailleurs dans le monde.