EDF face à une taxe de 3 milliards d'euros : l'Etat en quête de nouvelles recettes

EDF face à une taxe de 3 milliards d'euros : l'Etat en quête de nouvelles recettes Une taxe en préparation pourrait modifier en profondeur le paysage énergétique français, en touchant les centrales nucléaires et hydroélectriques d'EDF. Les autres producteurs d'énergie sont également dans le viseur du gouvernement.

Le gouvernement français, confronté à un déficit budgétaire grandissant, envisage une nouvelle taxe centrée sur les capacités de production d'EDF. L'énergéticien, qui contrôle plus de 80% de l'électricité en France grâce à son parc nucléaire, pourrait être frappé de plein fouet. Cette taxe, estimée entre 2 et 3 milliards d'euros, viserait à combler les finances publiques en difficulté, et pourrait affecter profondément les finances d'EDF.

Une taxe centrée sur les capacités de production d'EDF

Cette nouvelle taxe, pensée au printemps dernier par les équipes de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, se focalise sur les installations de production dépassant 260 mégawatts. EDF, avec ses réacteurs nucléaires et ses centrales hydroélectriques, est directement concerné.

Selon une source proche des discussions citée par Les Echos, cette taxe serait "la seule solution pour dégager les 2 à 3 milliards d'euros attendus" pour le budget de l'État. Les centrales éoliennes et photovoltaïques seraient quant à elles épargnées, concentrant encore plus l'impact sur EDF.

Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du Budget, a souligné selon l'Energeek l'importance de cette mesure pour récupérer une part des revenus importants générés par les infrastructures énergétiques.

Cependant, au sein du groupe EDF, la mesure est perçue comme particulièrement sévère. Plusieurs sources internes estiment que cette taxe pourrait peser lourdement sur la trajectoire financière de l'entreprise, déjà mise à mal par les baisses de prix de l'électricité sur les marchés.

L'impact potentiel sur la transition énergétique et les investissements d'EDF

Avec un besoin d'investissement estimé à près de 15 milliards d'euros par an pour la maintenance de ses installations, EDF se prépare à des choix difficiles. Les efforts déployés pour moderniser le parc nucléaire, notamment avec les projets de nouveaux réacteurs EPR2, ainsi que pour développer les énergies renouvelables, pourraient être ralentis.

EDF a tenté de proposer des alternatives à cette taxe. La reprise du versement des dividendes à l'État actionnaire a été évoquée, mais n'a pas convaincu les autorités. Le gouvernement semble déterminé à aller de l'avant avec cette mesure, malgré les conséquences pour l'énergéticien public.

Une contestation qui s'organise

Les autres acteurs du secteur, comme Engie et TotalEnergies, bien que moins touchés, s'opposent également à cette taxe. "Cette mesure est schizophrène", a réagi un cadre du secteur. Il a expliqué que les centrales au gaz, souvent utilisées pour stabiliser le réseau pendant les pics hivernaux, bénéficient d'aides publiques pour maintenir leur capacité. Pourtant, elles pourraient également être soumises à cette nouvelle taxation, créant un paradoxe dans la politique énergétique du gouvernement.

Les acteurs du secteur craignent que cette taxe décourage les investissements futurs dans des infrastructures essentielles à la flexibilité du réseau électrique, notamment en période de forte demande. Le débat est toujours ouvert, mais l'urgence de trouver des solutions budgétaires semble prendre le dessus sur les préoccupations à long terme.