Taxes sur les voitures électriques : le Premier ministre espagnol somme l'UE d'éviter "une guerre commerciale" avec la Chine
En visite à Shanghai, Pedro Sanchez a appelé la Commission européenne à revenir sur sa décision de surtaxer les véhicules électriques provenant de Chine.
"Je pense que nous avons besoin de construire des ponts entre l'Union européenne et la Chine ", a déclaré Pedro Sanchez, ce mercredi 11 septembre, lors d'une conférence de presse à Shanghai. Le Premier ministre espagnol, en visite officielle au chef d'État Xi Jinping, a pris ses distances avec le projet de la Commission européenne de surtaxer les véhicules électriques provenant de Chine, rapporte l'AFP. "Nous devons revoir, tous ensemble, non seulement les États membres mais aussi la Commission, notre décision", a-t-il plaidé.
"Comme je l'ai dit auparavant, nous n'avons pas besoin d'une autre guerre, une guerre commerciale dans ce cas", a argumenté le chef du gouvernement espagnol. Par conséquent, "depuis l'Espagne, nous serons constructifs et essaierons de trouver une solution, un compromis entre la Chine et l'Union européenne", a-t-il promis.
Les représailles de la Chine inquiètent l'Espagne
Le 20 août, la Commission européenne a annoncé la mise en place de surtaxes allant jusqu'à 36% pendant cinq ans sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Ces mesures doivent entrer en vigueur fin octobre et s'ajouter à une taxe préexistante de 10%, sous réserve de la validation des 27 Etats-membres. Elles visent à protéger le marché européen des voitures électriques de la concurrence chinoise. L'institution exécutive de l'UE s'était toutefois dite "ouverte" à discuter de solutions alternatives avec la Chine.
Si Pedro Sanchez prend maintenant ses distances avec cette décision, c'est parce que son pays pourrait être le premier à en payer les conséquences. En effet, Pékin a annoncé en représailles ouvrir une enquête anti-dumping sur les produits à base de porcs importés d'Europe. Or l'Espagne en est le premier exportateur vers la Chine : en 2023, ce marché a représenté 1,2 milliards d'euros.