La chimie française pourrait perdre 15 000 emplois d'ici 3 ans
Alors que le secteur enchaîne les plans de licenciement, l'industrie française de la chimie pourrait perdre 15 000 emplois d'ici 3 ans, soit 8% des emplois directs du secteur. En cause, le prix de l'électricité, la concurrence chinoise et américaine ainsi que la faible demande européenne. Dans un communiqué notamment à l'attention du nouveau gouvernement, la fédération France Chimie, qui regroupe 1300 entreprises de chimie, a "tiré la sonnette d'alarme" ce mercredi.
Hausse du coût de l'énergie
En Europe, le décrochage de la filière chimie est perceptible sur tout le continent, notamment en raison du "coût de l'énergie" qui est supérieur aux autres régions du monde. En France, le prix de l'électricité est deux fois supérieur aux États-Unis et le prix du gaz "cinq fois supérieur à celui des États-Unis", indique la responsable de France Chimie, Magali Smets. Ces derniers mois en France, le secteur a connu environ un millier de suppressions d'emplois, notamment chez Solvay, Syensqo et Weylchem en plus des 670 suppressions annoncées par le groupe pétrochimique ExxonMobil et à la faillite du groupe de chimie verte Metex.
Des négociations figées
D'autres plans de réduction d'effectifs sont attendus en Europe, notamment chez Unilever, Evonik et BASF. En France, France Chimie avait entamé des négociations avec EDF pour l'établissement de contrats long terme d'électricité qui sont pour l'instant figées. "À ma connaissance aucune signature de contrat long terme de fourniture d'électricité n'a eu lieu dans la chimie à date", regrette Magali Smets. Selon un responsable, la chimie française "ne demande pas de subvention, mais un prix de l'énergie plus accessible et un cadre permettant une meilleure compétitivité, via un choc de simplification règlementaire". Cette demande est inspirée par le récent rapport Draghi sur la compétitivité de l'Europe.