Après un trimestre boosté par les Jeux Olympiques, la croissance devrait refluer sur la fin d'année

Après un trimestre boosté par les Jeux Olympiques, la croissance devrait refluer sur la fin d'année Les JO de Paris ont relevé la croissance économique française d'environ 0,2 point cet été, selon l'Insee. Le dernier trimestre devrait en revanche accuser un léger décrochage.

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiera ce mercredi son estimation de croissance pour le troisième trimestre. Les premières prévisions, confortées par celles de la Banque de France, font état d'une hausse de 0,4% du PIB par rapport au trimestre précédent. Un rebond porté par les Jeux olympiques, après deux premiers trimestres qui avaient enregistré des croissances de 0,3 et 0,2%.

L'effet JO2024 serait responsable de 0,2 point de la croissance de cet été, estime l'Insee. L'autre moitié a été largement portée par la consommation des ménages. Une consommation a priori relancée par la baisse de l'inflation, repassée sous le cap des 2% en août.

Un recul au quatrième trimestre

En revanche, la baisse des taux d'intérêts, amorcée par la Banque Centrale Européenne en juin, ne devrait pas encore se refléter dans les chiffres du troisième trimestre, notamment sur le secteur immobilier. De même, l'investissement des entreprises a globalement été freiné par l'instabilité politique de l'été, marqué par la dissolution de l'Assemblée nationale, puis par l'absence de gouvernement de plein exercice.

Les chiffres de la fin de l'année accuseront logiquement la retombée de l'effet Jeux olympiques : l'Insee estime pour l'heure que la croissance au quatrième trimestre pourrait reculer de 0,1% par rapport au précédent. Elle pourrait repartir légèrement à la hausse à partir du premier trimestre 2025 et s'établir à 0,1% ou moins.

Un "regain de craintes" ?

Certains économistes n'excluent toutefois pas une récession, c'est-à-dire une baisse de la croissance économique sur deux trimestres consécutifs. C'est le cas de Charlotte de Montpellier, du groupe ING, qui souligne auprès de l'AFP que "la question géopolitique va rester à l'avant-plan ces prochains mois", avec un possible "regain des craintes" en cas de victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine, le 5 novembre.

Pour l'heure, l'indice de l'Insee sur le climat des affaires a dévoilé un net repli sur le mois d'octobre, en particulier dans le secteur de l'industrie. Quant au moral des ménages, il accuse également le coup, pour la première fois depuis le mois d'avril. De mauvais signaux pour la dynamique économique des prochains mois.