Construction : une reprise attendue en 2025 en Europe
Fragilisé par des taux d'intérêts élevés et l'inflation, le secteur de la construction a connue une " année désastreuse en Europe en 2024, mais s'attend à une légère amélioration en 2025, selon un rapport du cabinet de conseil Bain & Company publié ce jeudi. "C'est une combinaison inédite de ralentissements à la fois du côté de l'offre et du côté de la demande", a expliqué Adrien Bron, associé chargé de la construction et auteur principal du rapport, à l'AFP.
La lumière au bout du tunnel
Le cabinet de conseil dépeint une situation morose à travers l'Europe, où l'activité de nouvelles constructions dans l'immobilier résidentiel a fortement chuté en 2023-2024, de 17 à 19% en Allemagne et 19 à 21% en France, selon leurs estimations. En Italie, la baisse a été moins marquée, entre -6,5 et -8,5% et au Royaume-Uni entre -2,5 et -4,5%. Sauf en Italie, le cabinet de conseil estime que la construction dans le résidentiel neuf devrait reprendre dans la plupart des pays, le cabinet estimant que "la lumière est au bout du tunnel". Si l'Europe a besoin de nouveaux logements, la construction de bureaux devrait également être encouragée dans tous les pays par les investissements liés aux critères ESG, les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance d'entreprise. Le cabinet souligne que la construction d'infrastructures "devrait rester une valeur sûre, compte tenu des engagements budgétaires importants des pays", face à des infrastructures vieillissantes.
Facteurs positifs en France
Les pays nordiques et le Royaume-Uni devraient être les premiers à s'en sortir, selon le cabinet de conseil, qui attend une reprise modérée du marché dès début 2025, grâce à une baisse des pressions inflationnistes. La France s'attend à des facteurs "légèrement positifs" grâce à des réglementations favorables à la rénovation. Le cabinet de conseil attend une amélioration du marché courant 2025, notamment grâce au secteur résidentiel, alors que les besoins en nouveaux logements, estimés à 400 000 maisons par an, sont supérieurs à l'offre. Le rapport anticipe pour l'Allemagne une reprise plus tardive, fin 2025 ou début 2026, notamment grâce aux infrastructures. Cependant, les incertitudes politiques en France et en Allemagnes, où des élections fédérales sont prévues le 23 février, pourraient retarder cette sortie de crise. "Il y aura des retards des investissements du secteur industriel jusqu'à ce que la situation politique soit résolue et que la politique commerciale devienne plainifiable à beaucoup plus long terme", explique Adrien Bron.