Etats-Unis et Japon scellent un accord sur les terres rares face aux restrictions chinoises

Etats-Unis et Japon scellent un accord sur les terres rares face aux restrictions chinoises Signé à Tokyo, l'accord engage Washington et Tokyo à renforcer leurs chaînes d'approvisionnement en minéraux critiques. Il intervient alors que Pékin renforce le contrôle de ses exportations.

Les États-Unis et le Japon ont conclu mardi 28 octobre 2025 un accord visant à sécuriser leur approvisionnement en terres rares et autres minéraux essentiels. Cet engagement bilatéral, officialisé à Tokyo lors d'un entretien entre Donald Trump et Sanae Takaichi, intervient dans un contexte de tensions croissantes avec la Chine, principal acteur mondial du secteur.

Un partenariat stratégique pour contourner la dépendance à la Chine

La coopération scellée entre Washington et Tokyo prévoit la mise en place de mesures concrètes dans les six mois à venir. Les deux pays souhaitent "accélérer la sécurisation de l'approvisionnement en minéraux critiques et terres rares, indispensables au soutien de leurs industries, notamment de technologies de pointe", selon le texte publié par la Maison Blanche, cité par Le Monde. Cela inclut l'identification conjointe de projets dans les secteurs des aimants, des batteries et des catalyseurs.

Cette stratégie vise à contrer la position dominante de la Chine, qui contrôle 60 % de l'extraction minière et 92 % de la production raffinée mondiale des terres rares, d'après l'Agence internationale de l'énergie. Donald Trump, en déplacement en Asie, a affirmé à Tokyo : "Nous sommes un allié au plus haut niveau", dans des propos rapportés par Le Monde. Sanae Takaichi, première femme à la tête du gouvernement japonais, a de son côté évoqué un "nouvel âge d'or" des relations nippo-américaines.

Objectif : relocaliser et diversifier les sources d'approvisionnement

Les mesures évoquées comprennent un soutien gouvernemental et privé, avec des outils tels que subventions, prêts, garanties ou encore allègements réglementaires. L'accord signé à Tokyo prévoit également une coopération industrielle pour le traitement des matériaux dans les deux pays.

Reuters indique que la Maison Blanche prévoit une "coopération basée sur des outils de politique économique et des investissements coordonnés afin d'accélérer le développement de terres rares et de minerais essentiels diversifiés". Cette approche intervient en réaction directe aux décisions récentes de Pékin, qui a annoncé un durcissement des contrôles sur les exportations de ces matériaux, essentiels à l'industrie militaire, automobile ou encore numérique.

Le Japon a annoncé une hausse immédiate de son budget de défense à 2 % de son PIB, avec deux ans d'avance sur le calendrier prévu. Cette annonce vise à répondre aux attentes américaines en matière de contribution à la sécurité régionale, alors que Donald Trump multiplie les accords bilatéraux dans la région. En marge de cette tournée, des accords similaires ont été signés avec la Malaisie, la Thaïlande et l'Australie.

Le ministre japonais des Finances, Katsunobu Kato, avait déjà alerté mi-octobre sur la nécessité pour les pays du G7 de s'unir face aux restrictions chinoises. À terme, les États-Unis espèrent également réduire la dépendance européenne à l'égard des matières premières chinoises, via des alliances similaires.