Franchisés, avez-vous pensé au crowdfunding ?
Les entrepreneurs peuvent se tourner vers cette nouvelle source de financement pour lancer leur projet.
Une ouverture en franchise sur deux coûte plus de 100 000 euros. Parmi les modes de financement possibles, l'apport personnel de l'entrepreneur et l'emprunt bancaire constituent aujourd'hui les deux principales sources. Et demain ? Depuis le 1er octobre 2014, les TPE et PME ont l'autorisation de se financer auprès des particuliers, dans une certaine mesure. Peu à peu, cette nouveauté gagne le monde des réseaux.
Une manne de 75 milliards d'euros
Arrivé dans le paysage financier français il y a plusieurs années, le crowdfunding – ou financement participatif – est aujourd'hui entré dans les mœurs. Selon un sondage de l'Institut Think réalisé pour le Salon des Entrepreneurs de Paris 2015, près d'un Français sur deux déclarait fin 2014 envisager de prêter de l'argent à une petite et moyenne entreprise pour l'aider à se développer, en particulier s'il s'agissait d'une entité locale. En volume, cela représente une manne potentielle de 75 milliards d'euros à la disposition des petits entrepreneurs. Parmi eux, les créateurs et repreneurs de commerces franchisés sont bien évidemment concernés.
Quelques pionniers
Certains n'ont pas tardé à tenter l'aventure. Un multi-franchisé à la tête de deux magasins La Foir'Fouille a fait appel à une plateforme de crowdfunding afin de lever les fonds suffisants pour ouvrir un troisième point de vente. A Metz, un nouveau franchisé CrediPro a récolté 55 000 euros pour financer l'installation de son cabinet de courtage. A Paris, les dirigeants de deux salons de coiffure sous enseigne BioBela ont levé 40 000 euros pour financer l'ouverture d'un troisième salon. Les exemples sont légion. Tout comme les plateformes spécialisées dans le prêt aux entreprises, qui sont plusieurs dizaines actuellement en France. Parmi elles, Wiseed, Lendopolis, Anaxago, Unilend ou SmartAngels.
Une solution relativement coûteuse
Si le financement par crowdfunding peut dépanner et permettre à un entrepreneur de se lancer ou d'investir, la solution se révèle toutefois plus coûteuse que l'emprunt bancaire. Notamment parce que les plateformes prennent une commission – ou frais de dossier – pour publier une annonce. D'après l'APCE, ces sommes oscillent selon les organismes entre 5 et 12% du montant total récolté. Par ailleurs, les prêts rémunérés étant contractés majoritairement à court terme, le montant des intérêts sont plus élevés que ceux pratiqués généralement par les établissements bancaires – d'autant que les conditions pour y recourir sont moins contraignantes. Dans certains cas, ces intérêts peuvent atteindre les 10 %, et descendent rarement en-dessous des 4%.