Le patron franco-russe de Telegram a été arrêté en France
Pavel Durov a été arrêté ce samedi soir par la police française, alors qu'il atterrissait à l'aéroport du Bourget en provenance de l'Azerbaïdjan, a appris l'AFP de sources proches du dossier, confirmant une information de TF1. Le cofondateur franco-russe de la messagerie Telegram faisait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par l'office chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs (Ofmin). Sa garde à vue a été prolongée dimanche soir.
Le mandat d'arrêt émis contre Pavel Durov fait suite à l'ouverture d'une enquête préliminaire concernant plusieurs infractions : escroquerie, trafic de stupéfiants, cyberharcèlement, criminalité organisée, apologie du terrorisme, fraude... il est en fait reproché au patron de Telegram l'absence de modération et de collaboration avec les enquêteurs sur sa messagerie.
"Telegram se conforme aux lois européennes", assure l'entreprise
Lancée en 2013, Télégram est une messagerie cryptée de bout en bout. Ses fondateurs, Pavel Durov et son frère Nikolaï, se sont engagés à ne pas exploiter les données personnelles des utilisateurs. En avril, Telegram revendiquait plus de 900 millions d'utilisateurs. Sa totale absence de modération est pointée du doigt comme laissant la voie aux complotistes, aux réseaux pédophiles ou encore aux terroristes.
"Il est absurde de dire qu'une plateforme ou son patron sont responsables des abus", s'est indigné Telegram après l'arrestation de Pavel Durov. L'entreprise s'est par ailleurs défendue de toute infraction : "Telegram se conforme aux lois européennes, y compris le Règlement sur les services numériques, son action de modération est dans la norme du secteur".
L'ambassade russe à Paris n'a pas non plus tardé à réagir à l'interpellation de son ressortissant : "Nous avons immédiatement demandé aux autorités françaises d'expliquer les raisons de cette détention et avons exigé que ses droits soient protégés et qu'un accès consulaire lui soit accordé", a-t-elle indiqué à l'agence de presse Ria Novosti. Mais "à ce jour, la partie française refuse toujours de coopérer sur cette question".