Sécurité des hôpitaux : faire plus avec moins de moyens

Les budgets des hôpitaux ne cessant d'être serrés, les administrateurs doivent faire face à la lourde tâche de hiérarchiser les investissements en fonction des priorités.

Avec la pression constante d'augmenter l'argent dépensé pour les médicaments, les équipements, la formation, le recrutement et tout un tas d'autres variables, la sécurité des personnes ne fait peut-être plus partie des tâches prioritaires à gérer, comme on pourrait s'y attendre.

Bien qu'ils soient le lieu d'actes héroïques et de qualité, les hôpitaux peuvent aussi être exposés à la criminalité. Par exemple, les vols de biens de patients ou du personnel voire de matériels coûteux comme des ordinateurs, des tablettes etc. Le vol de médicaments est un autre délit courant dans l'environnement hospitalier. Sans compter la violence, à l'égard des patients et du personnel, qui peut prendre différentes formes, allant de cas mineurs à extrêmes.

Selon les chiffres du NHS Protect (service national de la santé), les agressions physiques contre le personnel hospitalier ont augmenté d'environ 9 % en 2013-2014 en Angleterre. Une étude récente des hôpitaux en Allemagne, Autriche et Suisse a montré que 73 % des sondés avaient déjà déposé des plaintes d'agressions pour vandalisme, rixes ou bagarres généralisées. En Afrique du Sud, la criminalité avec violence dans les hôpitaux nationaux a grimpé de 50 % depuis 2002. Les agressions violentes sur le personnel ont un impact négatif sur la réputation de l'hôpital, le recrutement dans ce secteur et le moral général de l'organisation. Ces agressions peuvent aussi engendrer d'interminables batailles juridiques.

Le vol est aussi un problème permanent dans le secteur de la santé, avec des incidents hebdomadaires de vols de médicaments, d'équipement et d'objets personnels signalés dans toute l'Europe, qui pèsent lourdement sur les budgets des hôpitaux déjà serrés. Cet été, on a appris que l'Italie déployait des efforts pour traduire en justice un réseau criminel accusé de vols de médicaments dans les hôpitaux. Le vol d'équipement coûte beaucoup d'argent tous les ans et interrompt les processus opérationnels quotidiens. 

La question posée est la suivante : pourquoi davantage d'hôpitaux n'investissent-ils pas pour renforcer leur sécurité ? La réponse est simple : l'argent. Dans un monde occidental cherchant toujours ses marques après la récession de 2007-2008, les administrateurs dans les hôpitaux sont sous la pression constante d'agir plus mais avec moins de moyens. Diminuer les listes d'attente en même temps que les coûts en adoptant des techniques médicales révolutionnaires capables de sauver des millions de vies tout en réduisant les dépenses d'exploitation (OPEX) et d'investissement (CAPEX). Face à ces défis financiers énormes, il peut être difficile de plaider en faveur du remplacement d'un système de sécurité existant.

Toutefois, un hôpital peut prendre de nombreuses mesures pour augmenter la sécurité de ses patients, de son personnel et de ses biens sans que cela ne lui coûte une fortune.

Le contrôle d'accès est une des solutions de sécurité les plus efficaces dont les hôpitaux peuvent disposer pour combattre le vol. La capacité de « délimiter » efficacement certaines zones d'un hôpital avec un accès limité à un petit groupe de personnel autorisé, peut à la fois réduire la probabilité de disparitions d'objets et fournir une petite liste de suspects qualifiés dans cette éventualité. Même si le contrôle d'accès doit être implémenté dans tout un bâtiment de l'hôpital, les administrateurs, attentifs à l'équilibre budgétaire, doivent au moins privilégier en priorité son déploiement dans des zones avec des équipements, médicaments et informations de grande valeur.

Les solutions de vidéosurveillance IP sont un investissement primordial pour un hôpital. La qualité d'image améliorée permet aux équipes de sécurité de l'hôpital d'identifier rapidement l'auteur du délit en cas d'incident et de fournir à la police des séquences vidéo de haute résolution pouvant être utilisées en cas d'actions en justice. De plus, les solutions de vidéoprotection de grande qualité peuvent aussi protéger le personnel en cas de fausses poursuites en fournissant des séquences vidéo nettes et précises d'un incident présumé. Toutefois, pour les hôpitaux fonctionnant à la limite de leur budget annuel, il peut être exagéré de désinstaller et réinstaller un système similaire par un seul système IP. C'est pourquoi des systèmes hybrides, qui peuvent intégrer des systèmes existants avec une nouvelle technologie IP, ont suscité énormément d'intérêt dans le secteur de la santé car ils offrent une transition progressive vers l'IP où l'implémentation peut être mise en œuvre sur toutes les périodes comptables financières pour s'adapter aux contraintes budgétaires.  De la même façon, pour les hôpitaux avec une infrastructure informatique existante, la transition vers l'IP est implémentée encore plus facilement. 

Le pouvoir de l'analyse vidéo dans l'environnement hospitalier ne saurait être sous-estimé. En réalité, il s'agit d'une technologie capable d'alerter les équipes de sécurité de l'hôpital afin de prévoir et empêcher une activité criminelle avant qu'elle n'ait lieu. Par exemple, si un groupe de jeunes reste dans un parking de l'hôpital ou un bâtiment annexe pendant une période étrangement longue, le système alertera le personnel de sécurité en vue d'une éventuelle menace. Si un membre de famille rendant visite à un patient rôde pendant un long moment près d'une armoire à pharmacie, une enquête peut être effectuée rapidement. Curieusement, les directeurs d'hôpitaux à court d'argent peuvent justifier cet investissement en se concentrant sur les informations de l'établissement que l'analyse de scènes vidéo peut fournir, par exemple le flux de personnel, patients et véhicules, en aidant à comprendre, interroger et optimiser les processus de l'hôpital et sa gestion globale.

En résumé, les hôpitaux peuvent investir de plusieurs manières dans une technologie de sécurité tout en équilibrant parallèlement leurs budgets. La technologie peut permettre un retour sur investissement de plusieurs manières différentes : en diminuant les vols et en baissant les primes d'assurance ainsi qu'en évitant des procès coûteux et en donnant des informations précieuses sur les processus d'un hôpital. Et surtout, elle protège les patients, le personnel et les visiteurs au moment où ils sont les plus vulnérables.