Pfizer et IBM s'associent contre la maladie de Parkinson

Pfizer et IBM s'associent contre la maladie de Parkinson La science a recours à l'IoT pour faire une avancée considérable dans la recherche contre les maladies dégénératives

Pfizer et IBM ont décidé de collaborer pour améliorer le quotidien des personnes souffrant de Parkinson, une maladie neurologique dégénérative dont environ 500 000 personnes sont atteintes aux Etats-Unis. Les géants tech et pharmaceutique s'associent pour créer des technologies que les personnes atteintes de Parkinson pourraient intégrer à leur routine quotidienne, en espérant que les données remontées permettent de développer de futurs traitements.

La maladie de Parkinson est caractérisée par des symptômes moteurs tels que des tremblements au niveau des mains et des jambes accompagnés de raideurs et de troubles de l'équilibre. Il est très difficile pour  les personnes concernées de suivre les cycles de leurs symptômes. Par exemple, leurs tremblements peuvent être mieux contrôlés en fonction de l'heure à laquelle elles prennent leurs médicaments. Ce phénomène est appelé : périodes "on" et "off". Pour développer de nouveaux traitements permettant de réduire la fréquence des périodes "off", il est essentiel de recueillir ces informations.

Ajay Royyuru, directeur du département santé et sciences de la vie à IBM Research, a déclaré que le projet consistait à instaurer des moyens non invasifs de surveiller la maladie sans perturber le quotidien des patients. "Notre objectif est de développer des outils qui soient le plus passif possible", a annoncé Royyuru. "Dans l'idéal, les patients n'auraient pas à manipuler les technologies, leur vie continuerait normalement. Ils n'auraient pas besoin d'appuyer sur des boutons ni d'apprendre aucune nouvelle interface que ce soit.

La technologie pourrait être intégrée à la cuisine d'un patient, par exemple, pour que les chercheurs puissent voir à quelle fréquence il se prépare à manger – un moyen de suivre l'évolution de ses habiletés motrices. Ou bien, il pourrait s'agir d'un objet portable qui suivrait ses mouvements ou son sommeil. Ce genre d'informations permettrait de déterminer l'efficacité d'un traitement d'essai.

Peter Bergethon, directeur de la médecine quantitative chez Pfizer, a déclaré que les deux entreprises ont décidé de prendre cette initiative techno-pharmaceutique pour des raisons pratiques. Pfizer développe actuellement un traitement contre Parkinson qui pourrait bénéficier de ce genre de monitoring "connecté". Faire un réel essai clinique montrerait à quel point les informations recueillies grâce aux technologies pourraient être importantes.

D'ici la fin de l'année, IBM et Pfizer espèrent déterminer quels sont les meilleurs capteurs à utiliser. Puis, en 2019, Bergethon souhaiterait démarrer la phase 3 de l'essai clinique d'un des médicaments de Pfizer intégrant cette technologie.

Selon Bergethon, cette intégration de la technologie dans la recherche contre Parkinson est la première d'une longue liste, pas seulement pour les maladies neurologiques mais potentiellement pour toutes les maladies, allant des problèmes cardiaques au cancer.

"Nous essayons de mettre en place un modèle que nous pouvons reproduire", explique Bergethon. "Nous envisageons déjà de nous attaquer à d'autres maladies neurologiques. Nous nous pencherons très prochainement sur la maladie d'Alzheimer".

Article de Lydia Ramsey. Traduction de Soraya Bouznada, JDN.

Voir l'article original : "A drug giant is partnering with IBM to get wearables into the study of Parkinson's".