Benjamin Cardoso (LeCab) "Nous visons 75 millions de chiffre d'affaires en 2017 grâce à miniCAB"

Le fondateur du service français de VTC LeCab (filiale de Keolis, groupe SNCF) lance une nouvelle offre low-cost pour toucher un public plus large.

Benjamin Cardoso est le fondateur de LeCab. © LeCab

JDN. Vous venez de lancer miniCAB, une alternative à votre offre premium qui propose des courses à partir de 5 euros, disponible en moins de 5 minutes et à un tarif toujours fixé à la réservation. En quoi ce service est-il différent de ce que vous proposiez déjà ?

Benjamin Cardoso. miniCAB est ouvert à toutes les voitures autorisées par la réglementation sur le VTC. C'est-à-dire qu'elles doivent avoir moins de 6 ans, alors que LeCab est réservé aux Peugeot 508 gris foncé qui ont moins de 3 ans, qui sont équipées d'un iPad à bord et conduites par des chauffeurs en costume. Le client a désormais le choix entre ces deux offres dans l'application LeCab.

400 chauffeurs assurent pour l'instant les courses de miniCAB. Plus de 1 500 sont en attente d'être reçus par nos équipes et ils devraient être près de 2 000 d'ici décembre. Il est très important pour nous de s'ouvrir à de nouveaux conducteurs car il y a dans le secteur du VTC beaucoup plus de demande que d'offre.

Qu'en attendez-vous en termes de croissance ?

LeCab affiche une croissance de son activité de près de 40% depuis le début de l'année, avec un volume d'affaires de 50 millions d'euros. Depuis le lancement de l'application il y a 4 ans nous avons une croissance annuelle moyenne de 50%. Cette nouvelle offre nous permettra de conserver ce rythme et de viser les 75 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017.

Pourquoi lancer cette nouvelle offre maintenant ?

Le marché a évolué différemment de ce que nous avions prévu à notre lancement en 2012. A l'origine, les clients des VTC recherchaient un service plus qualitatif que le taxi avec un tarif fixé à la réservation, car beaucoup se plaignaient des mauvaises surprises sur les tarifs des taxis. D'où notre positionnement premium.

"Il fallait réagir car nos concurrents proposent des offres moins standardisées, donc plus abordables, qui répondent à une forte demande"

Mais nos concurrents proposent aujourd'hui des offres moins standardisées, donc plus abordables, qui répondent à une forte demande. Il fallait réagir et offrir notre savoir-faire à cette nouvelle génération qui ne recherche pas les services haut de gamme.

Vous avez été racheté par Keolis, une filiale de la SNCF, au printemps dernier. Pourquoi ce choix de vous vendre, et à Keolis en particulier ?

Le choix d'un partenaire industriel était très stratégique dans le but de nous développer très rapidement. Le groupe Keolis-SNCF, car c'est de cet ensemble dont on parle, offre un potentiel de synergies considérable car ils ont énormément de ressources pour développer notre activité. En outre, nous partageons la même vision de la mobilité de demain où la détention de voitures va disparaître et sera remplacée par la location. Nous conservons par ailleurs une autonomie complète dans notre développement.

Vous êtes déjà partenaires d'iDCAB, un service de VTC disponible dans certaines gares SNCF. Quelles synergies comptez-vous développer avec Keolis et la SNCF ?

"Des synergies avec Keolis vont rapidement se concrétiser"

Le premier enjeu est le développement d'un maillage du territoire le plus fort possible. Nous, nous sommes dans le transport à la demande alors que la majorité des services de Keolis sont des services à heure fixe. On est à l'autre bout de l'échiquier, l'idée est de trouver des passerelles entre ces services. Je ne peux pas vous en dire plus, mais vous verrez rapidement ces synergies se concrétiser.

Comment comptez-vous vous différencier de vos principaux concurrents comme Uber et Chauffeur-Privé, qui proposent déjà des offres économiques ?

Nous voulons profiter de notre succès sur le BtoB. Cela représente 50% de notre activité, avec 3 500 sociétés abonnées comme la Deutsche Bank, le groupe Bolloré, Axa, Havas Media, Pernod Ricard... Notre objectif avec miniCAB est de conserver ces clients et éviter qu'ils ne changent d'application pour leurs courses personnelles. Ils étaient nombreux à se tourner vers les offres low-cost de nos concurrents pour leur usage privé.

Allez-vous lancer prochainement d'autres nouveaux services ?

Des nouveautés seront annoncées courant 2017. Nous voulons transporter nos passagers de de manière toujours plus qualitative et avec un prix toujours plus attractif.

"De nouveaux services seront annoncés courant 2017"

L'ennemi public numéro 1 pour nous, c'est la voiture individuelle. Nous voulons faire en sorte que les gens s'en passent en proposant une diversité de services suffisante pour qu'ils n'en aient plus besoin. Le but est que nos courses représentent à la fin du mois le même coût, voire moins cher, que la possession d'une voiture. Cela pourrait se traduire à l'avenir par la mise en place de formules illimitées, aujourd'hui trop chères, mais qui seront probablement la norme dans 5 à 10 ans.