L'électromobilité : pour lever les freins à son essor, il faut proposer une expérience utilisateur complète !

La prise de conscience écologique grandissante des pouvoirs publics contribue à favoriser l'accélération de l'électromobilité dans le monde. En France, elle se heurte encore à des nombreux freins.

Cette volonté d’accélérer la transition électrique passe par le développement tout à la fois des objectifs de réduction des émissions polluantes comme des mesures incitatives à l’achat de véhicules électriques, preuves en sont, la mise en place des objectifs du Plan Pluriannuel de l’Énergie en 2018, de la LOM en 2019 et du plan France Relance en 2020. Une dynamique publique qui commence à porter ses fruits puisque 2020 signe une accélération des ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables pour une part de marché atteignant 9,5% des ventes sur l’année.

Mais comment recharger son véhicule ? de quelle borne s’équiper ? comment l’installer ? qui contacter ? quelle négociation avec le syndic ? quel coût ? comment le financer ? quel contrat d’énergie choisir ?... L’ensemble de ces questionnements demeurent encore aujourd’hui prédominants pour les utilisateurs faisant une démarche d’acquisition d’un véhicule électrique et constituent autant de frictions nuisibles à son expérience de consommation et donc au déploiement général de l’électrique.

En cause, l’absence manifeste, sur le marché, d’une offre complète et coordonnée entre ses acteurs, de l’achat à la revente. Résultat : un futur conducteur embourbé dans un parcours d’utilisation à la fois long et chaotique car scindé entre les constructeurs, les fournisseurs d’énergie ou d’infrastructures de recharge, les opérateurs de bornes ou encore les gestionnaires immobiliers. Un interlocuteur différent pour chaque étape donc, mais qui ne permettent pas aujourd’hui de répondre collectivement et efficacement à l’ensemble des problématiques du parcours utilisateur. L’intérêt initial pourtant bien présent pour la mobilité électrique se trouve donc actuellement freiné par la trop grande fragmentation de ce marché, qui doit fédérer son écosystème !

Certains acteurs semblent d’ailleurs avoir bien perçu le potentiel des rapprochements nécessaires. En ce sens, l’on a ainsi pu observer des mouvements émergeant sur le marché, prenant la forme de partenariats ou acquisitions, destinés à proposer aux conducteurs des offres intégrant une multiplicité de services. Adressant majoritairement la problématique de fournitures de bornes de recharge, ces nouvelles alliances intègrent quasi-systématiquement les fournisseurs d’énergie, au cœur des enjeux de déploiement de l’électrique. Et pour cause, l’installation d’une borne de recharge liée à l’acquisition d’un véhicule électrique est devenue un événement de rupture dans les choix de consommation énergétique (puissance, tarification, consommation, etc.), notamment des particuliers, chamboulant donc tout à la fois la chaine de valeur de l’automobile et celle de l’énergie. Gageons que le potentiel de croissance colossal de l’électrique sur le continent européen sera capté par les  acteurs qui sauront penser un parcours d’utilisation sans friction, en passant par toutes les étapes d’usages quotidiens (recharge, fourniture d’énergie, planification d’itinéraire court et longue distance ou encore maintenance…)