Spendesk lève 100 millions d'euros pour gérer les dépenses des entreprises

Spendesk lève 100 millions d'euros pour gérer les dépenses des entreprises La plateforme française compte sur cette levée de fonds pour renforcer son implantation européenne tout en gardant les Etats-Unis en ligne de mire

Fondé en 2016, le français Spendesk ne cesse d'attirer les investisseurs. Fin 2020, l'entreprise cumulait 60 millions d'euros de fonds levés. Déjà une belle manne. Ce 21 juillet, elle annonce le bouclage d'un nouveau tour de table de 100 millions d'euros mené par le fonds d'investissement américain General Atlantic, accompagné par Index Ventures et Eight Roads Ventures, les investisseurs historiques de Spendesk.

La société vend aux PME une plateforme software-as-a-service (SaaS) de gestion de leurs dépenses et peu importe le moyen de paiement : le logiciel agrège l'ensemble des outils opérationnels pour faciliter la vie des services financiers en entreprise. "Notre plateforme permet aux entreprises d'avoir un contrôle total et une visibilité à 360 degrés sur chaque euro dépensé", appuie Rodolphe Ardant, CEO de Spendesk.

Avec 3 000 clients à ce jour, l'entreprise vit des abonnements mensuels pour accéder à son logiciel. "Notre formule commence à 100 euros par mois et monte progressivement selon les fonctionnalités ajoutées et le volume des transactions." Un modèle économique qui repose aussi sur la fourniture de cartes bancaires estampillées Spendesk : des cartes physiques ou virtuelles pour s'adapter aux besoins des collaborateurs.

Se développer en Europe

Backmarket, Doctolib, Printemps, SeLoger… L'entreprise affiche ses plus gros clients pour montrer sa capacité d'attraction. Mais la France ne suffit plus à Spendesk, la structure veut poursuivre son expansion en Europe et poser un pied aux Etats-Unis. Pour le moment, le crédo est simple à retenir : France, Allemagne et Royaume-Uni. La plateforme souhaite concentrer son accélération sur ces trois marchés européens, les plus porteurs selon elle. "Notre ambition de croissance est gigantesque sur ces marchés. Il y a plus d'un million d'entreprises de plus de 30 collaborateurs", renchérit Rodolphe Ardant. Avec quelques milliers de clients seulement, Spendesk a donc du chemin à parcourir pour s'imposer en standard. Ces trois pays européens sont bien partis pour concentrer tous les bénéfices de la levée de fonds, les autres Etats du Vieux continent ne sont toujours pas une priorité. Au total, la start-up planche sur 300 recrutements d'ici à la fin 2022 pour porter ses effectifs à 600 personnes en France et à l'étranger.

"Notre technologie permettra aux entreprises de se libérer des contraintes administratives"

Et l'Amérique ? Le projet est à l'étude, mais il ne faut pas se presser à écouter le CEO de Spendesk. "Depuis un an, nous avons une petite équipe aux Etats-Unis pour comprendre l'écosystème et surtout la culture américaine de dépense qui est différente de la nôtre", précise-t-il. L'entreprise poursuit doucement sa phase exploratoire outre-Atlantique et refuse pour l'heure de fournir un calendrier.

Continuer de gagner du temps

Les 100 millions d'euros ne serviront pas qu'à financer le développement de Spendesk sur le marché européen. Les futures recrues amélioreront aussi la plateforme SaaS fournie aux entreprises, avec comme objectif d'inclure tous les services possibles et imaginables dont les clients pourraient avoir besoin. "Nous voulons nous assurer que tous les cas d'usage puissent être introduits dans Spendesk", insiste Rodolphe Ardant.

Pour justifier cette intégration poussée des services, il n'hésite pas à glisser la philosophie de Spendesk : dégager du temps libre. "Notre technologie permettra aux entreprises de se libérer des contraintes administratives à faible valeur ajoutée qui sont liées aux paiements", martèle le dirigeant, convaincu que sa plateforme fera gagner du temps aux entreprises dans leur fonctionnement. "Ce n'est pas normal qu'un ingénieur ou un développeur doive se charger des questions de dépense", poursuit-il. Avec cette nouvelle levée de fonds, Spendesk confirme son accélération et son optimisme sur le long terme : "Vu l'opportunité de ces marchés, il y aura certainement d'autres levées de fonds."