NFT : quelle valeur pour un certificat numérique sans lien avec le monde réel ?
Le certificat numérique gagne du terrain dans de nombreux secteurs (industrie, luxe, art, etc.) pour authentifier des objets. Cependant, peut-il être fiable s'il n'est pas relié au monde réel ?
Si la notion de propriété digitale a gagné du terrain dans le monde virtuel, elle commence à s'immiscer dans le monde réel. Certaines de nos possessions “physiques” peuvent aujourd’hui être certifiées digitalement, grâce à un certificat numérique. L’adoption de ce dernier connaît une croissance exponentielle et touche de nombreux secteurs : des produits de luxe aux œuvres d'art en passant par les cosmétiques ou encore les bouteilles de vins. Pourtant, une question se pose encore quant à son efficacité : un certificat numérique peut-il être fiable s’il n’est pas relié au monde réel ?
Certifier l’authenticité est indispensable pour certains secteurs
Être capable de démontrer l’authenticité d’un objet peut être indispensable, notamment pour des secteurs tels que l’aéronautique, la défense, la santé, le luxe et ou encore l’artisanat d’art. Ainsi, l'authenticité des pièces d’un avion aide à garantir la sécurité de ses passagers contre les conséquences que l'utilisation de pièces frauduleuses - et défectueuses - pourraient avoir. De même, dans le domaine médical, les composants des prothèses doivent être certifiés pour que leur solidité et leur compatibilité avec le patient soient garanties.
Dans les secteurs du luxe et de l’art, toute la valeur d’un objet prend racine dans la preuve de son authenticité et de son origine. Aujourd’hui, des codes-barres, numéros de série ou QR codes sont utilisés pour authentifier les objets, mais ils atteignent leurs limites face au marché parallèle de la contrefaçon.
Un certificat numérique pour authentifier les objets du monde réel
Le certificat numérique prend souvent la forme d’un NFT (jeton digital) unique et infalsifiable, hébergé sur une blockchain. Cette dernière, qui peut être apparentée à un registre de transactions quasiment impossible à pirater, fait du NFT un élément de commerce fiable et sécurisé qui apporte traçabilité et transparence aux échanges. Initialement utilisé dans le Web 3 (monde virtuel) pour authentifier les objets numériques, en obtenir la propriété et pouvoir les revendre facilement, l’utilisation des NFT comme certificat numérique a commencé à se transposer aux objets réels.
Bénéficiant d’une technologie sécurisée qu’est la blockchain, le certificat numérique paraît être une solution efficace pour prouver l’authenticité d’un objet du monde réel. Cependant, cette solution n’est pas infaillible : s’ils ne peuvent être associés de manière certaine à un objet physique, la capacité d’authentification des certificats numériques est remise en question.
Prenons l’exemple d’un certificat numérique lié à un QR Code apposé sur un produit. Facile à générer, un autre QR Code peut être placé à la place de l’original et renvoyer vers un site frauduleux, mettant en péril les données personnelles du client abusé.
Dans notre réalité, le numérique a ses limites
Pour être efficace, le certificat numérique doit donc être lié à un marquage physique infalsifiable et non reproductible. Certaines entreprises ont fait le pari d’insérer une micro-puce dans l’objet. Elle serait ajoutée au mécanisme d’une montre, d’un téléphone ou encore d’un véhicule. Cependant, que faire si cette puce, qui se trouve sous la lunette d’une montre, venait à dysfonctionner ?
D’autre part, il serait possible de remplacer des pièces de la montre par des contrefaçons sans que le client ne s’en aperçoive. Face à ces défis, des solutions prometteuses se développent, comme le marquage unique de l’objet, associé à son certificat numérique. Pionnier dans ce domaine, l’acteur suisse PHASIS a développé une technique de gravure non invasive à l’échelle microscopique, liée à un certificat numérique. La combinaison des deux technologies permet une certification parfaite de l’authenticité de l’objet.
La combinaison du certificat numérique et du marquage physique est essentielle pour garantir l’authenticité d’un objet, assurer sa traçabilité et renforcer la sécurité et la transparence des échanges. Cette combinaison crée une nouvelle norme de certification des objets et améliorera grandement la relation de confiance entre les marques et leurs clients. Dans un monde où la vente de seconde main est amenée à se développer, la possibilité de pouvoir certifier l’authenticité d’un objet et de partager son historique deviendront très vite des arguments de taille.