Lydia Comptes devient Sumeria, une néobanque qui rémunère les comptes courants

Lydia Comptes devient Sumeria, une néobanque qui rémunère les comptes courants Lydia mise sur la rémunération des comptes courants pour se faire une place parmi les néobanques. Ils seront rémunérés dans un premier temps à hauteur de 4%, et, à terme, à 2%.

Le 2 avril, Lydia séparait ses services en deux applications. Une application nommée "Lydia", pour ses services historiques que sont les virements entre amis et l'élaboration de cagnottes et une application baptisée "Lydia Comptes" pour les services bancaires. Ce 15 mai, les deux millions d'utilisateurs de Lydia Comptes voient leur application renommée "Sumeria".

Au-delà d'un rebranding et d'une nouvelle interface, Sumeria est désormais une véritable néobanque (qui comme Lydia Comptes permet le paiement, le dépôt et le retrait d'argent) dont la principale nouveauté demeure sans doute la rémunération des comptes courants. "Aujourd'hui, il y a 500 milliards d'euros qui dorment sur les comptes courants", déplore Cyril Chiche, président de Lydia Solutions. "Sumeria devient le premier acteur français à rémunérer les comptes courants". Ces derniers sont rémunérés à hauteur de 4% jusqu'en août, le temps du lancement, puis à hauteur de 2% à partir de septembre.

Selon le dirigeant, le contexte convient parfaitement au lancement de Sumeria : "Les Français possèdent désormais une maturité numérique élevée, surtout les 18-24 ans qui s'orientent de plus en plus vers les néobanques. Nous aussi, nous sommes plus matures. On existe depuis 13 ans, on a obtenu l'agrément d'établissement de financement". A noter que la fintech, qui comptait 8 millions d'utilisateurs en 2023, a entamé les démarches de demande d'agrément d'établissement de crédit. En attendant, elle continue de proposer des crédits à la consommation express.

Disponible sur application et sur ordinateur, Sumaria permet à ses utilisateurs de créer plusieurs comptes courants, tous rémunérés et pourvus d'un IBAN. La start-up vante la simplicité d'utilisation de l'application : "Il n'est pas nécessaire d'accéder à son compte pour connaître son solde. Celui-ci peut être visible sur l'écran d'accueil de son portable, ce qui permet de faire disparaître l'anxiété due à la méconnaissance de son solde", affirme Antoine Porte, cofondateur de Lydia Solutions.

100 millions d'euros investis et 400 recrutements d'ici 2027

Les utilisateurs peuvent payer via des cartes physiques ou dématérialisées. La carte noire, disponible pour 9,99 euros par mois, donne accès à un service d'assurance tandis que l'abonnement Sumeria +, disponible pour 4,90 euros par mois, permet de bénéficier d'un programme dédié pour placer de l'argent via des produits d'épargne.

S'il est possible de "faire un Lydia" sur Sumeria, les deux applications restent indépendantes avec, en interne, des équipes distinctes pour développer les deux marques. Une séparation pour éviter la confusion qui avait pu naître lorsque l'entreprise avait mélangé sur une super-app l'ensemble de ses services. Cette super-app "a été un échec", admet Cyril Chiche.

Pour le développement de Sumeria, l'entreprise prévoit d'investir 100 millions d'euros ainsi que 400 recrutements dans les trois prochaines années. Elle prévoit aussi d'installer une agence physique à Paris. Elle vise 5 millions de clients, toujours d'ici 2027, et de partir à la conquête de l'Europe, à commencer par l'Allemagne. Un dernier point sur lequel Paul Midy, député du groupe Renaissance bien connu de la French tech et présent lors de l'annonce du lancement de Sumeria, a insisté : "On espère vraiment que cette néobanque devienne un champion européen". L'anglais Revolut et l'allemand N26 apparaissent comme ses principaux concurrents.