On a testé Wero, le remplaçant de Paylib aux grandes ambitions
A terme, ce nouveau projet d'envergure européenne souhaite intégrer de nouvelles solutions de paiement pour concurrencer les acteurs américains.
Paylib c'est fini. Enfin presque. En effet, le service de paiement entre amis créé en 2013 sous l'impulsion du GIE Cartes Bancaires avec l'aide de BNP Paribas, La Banque Postale et la Société Générale, est en train d'être remplacé progressivement par la solution européenne Wero.
A l'origine de ce projet se trouve l'EPI (European Payments Initiative), un conglomérat rassemblant 16 banques européennes dont les principales banques françaises. Lancé en Allemagne au mois de juillet, Wero est déployé progressivement en France depuis le mois de septembre selon les banques (cf tableau ci-dessous). A noter que Wero et Paylib sont compatibles durant cette période de transition. Les clients du Crédit Mutuel Arkea sont ceux qui devront patienter le plus longtemps pour bénéficier de cette nouvelle solution, car le groupe prévoit de l'intégrer en janvier 2025.
Pour faire patienter ces derniers, le JDN a effectué un petit test de Wero. Comme Paylib, le service est déjà intégré à l'application bancaire du client. Avant de l'utiliser, il faut l'activer. Une étape qui dure moins d'une minute où il faut notamment confirmer son numéro de téléphone.
Pour envoyer de l'argent à un ami, la démarche est très similaire à Paylib : il faut indiquer le montant du virement, saisir le numéro de téléphone de son destinataire et indiquer le motif de son choix. Cette dernière étape est obligatoire. Enfin, pour confirmer la transaction, l'utilisateur doit saisir son code secret.
Comme avec Paylib, l'expérience utilisateur est fluide. Il faut seulement quelques dizaines de secondes pour envoyer de l'argent à un ami. Wero ressemble beaucoup à son prédécesseur même si quelques différences existent. Contrairement à Paylib, il est possible, en plus du numéro de téléphone, d'identifier le destinataire du virement avec un mail ou via un QR Code si le portable de ce dernier se trouve à proximité. Autre différence, on peut demander de l'argent à un ami, une fonction que propose par exemple Lydia. Enfin, la principale différence provient du fait que Wero est un projet européen ; il est donc possible d'effectuer une transaction avec les résidents des autres pays de l'UE.
Une simple rampe de lancement
Si dans un premier temps Wero permettra "seulement" d'effectuer des virements entre particuliers, d'autres fonctions sont attendues d'ici le début d'année 2026. Lors d'une conférence de presse organisée par l'EPI, Martina Weimert, PDG de Wero, a affirmé que le projet avait pour ambition finale de devenir "un portefeuille de paiement mobile" comprenant plusieurs cas d'usage dont le paiement e-commerce et le paiement en magasin via le scan and go. Un service de Buy Now Pay Later est également attendu.
"Le véritable objectif, c'est le paiement en ligne et le paiement en magasin pour concurrencer les acteurs américains qui dominent le marché (notamment Visa et Mastercard, ndlr)", a annoncé Martina Weimert. Dans cette optique, la solution de virement entre amis n'est pas une fin en soi mais plutôt une porte d'entrée pour que "Wero soit connu par le plus grand nombre possible". Pour cela, Wero peut compter sur "la base exceptionnelle" que constitue Paylib, un service qui compte en France 35 millions d'inscrits dont 15 millions d'utilisateurs mensuels actifs.