2025 : les DAF à l'épreuve du feu technologique et réglementaire
À l'approche de 2025, la fintech va connaître une transformation numérique importante, marquée par l'amélioration de la gestion des dépenses, l'instauration des critères ESG et de la e-facturation
Le secteur des services financiers connaît une profonde transformation alimentée par les progrès de l’IA, les nouvelles technologies et l’évolution des attentes des clients. Les changements réglementaires représentent également un bond en avant destiné à moderniser le paysage financier en Europe et à encourager l'innovation.
À l'approche de 2025, le secteur de la fintech est sur le point de connaître une transformation numérique importante, marquée par la montée de la finance intégrée, l’expansion de l’Open banking, l’amélioration de la gestion des dépenses mais aussi l’instauration des critères ESG et de la facturation électronique.
1. La montée en puissance de la finance intégrée
La finance intégrée transforme le paysage financier. Selon McKinsey, elle devrait croître de plus de 100 milliards d’euros en Europe d’ici fin 2030.
L’objectif ? Redéfinir les interactions entre utilisateurs et services financiers. Ainsi, les utilisateurs n’ont plus à quitter leurs applications grâce aux API et aux intégrations natives (avec les ERP notamment). Ce modèle en pleine expansion s’appuie sur des avancées comme la DSP2, l’Open Banking, et l’extension des partenariats entre les banques, les fintechs et les entreprises de divers secteurs.
En 2025, les entreprises doivent aller toujours plus loin dans l’expérience proposée à leurs utilisateurs ; toujours plus simples et personnalisées. Pour les DAF qui souhaitent moderniser leur infrastructure, il est essentiel de choisir des solutions qui communiquent entre elles, afin d’assurer la fluidité des données et l’agilité de l’entreprise.
2. L’expansion de l’Open Banking
L'Open Banking facilite le partage sécurisé de données via des API entre les banques, les sociétés fintech et les fournisseurs tiers. En France, la proportion d’utilisateurs de l'Open Banking devrait passer de 8,1 % en 2021 à 36 % d'ici 2027 selon Forrester.
Cette technologie offre de nombreux avantages pour les directions financières, notamment une meilleure visibilité des dépenses en temps réel et des informations avancées basées sur les données avec plus de contrôle et d'efficacité dans leurs flux de travail financiers.
La directive sur les services de paiement 3 (DSP3) de l'Union européenne représente la dernière refonte de la réglementation des paiements au sein de l'UE. Elle vise à créer un environnement financier plus sûr, plus intégré et plus compétitif, répondant aux avancées technologiques et aux tendances émergentes de la fintech.
Les exigences de cette nouvelle directive seront clarifiées en 2025. D’ici là, les investissements dans l’Open Banking se poursuivront, notamment en favorisant la collaboration entre les banques traditionnelles et les fintechs, permettant aux entreprises de tirer parti des atouts de chacune au profit du consommateur final.
3. La dernière ligne droite vers l’instauration de la facturation électronique
L’Allemagne et l’Espagne seront les premiers à basculer vers la facturation électronique. La France, elle, emboîtera le pas à partir de 2026, pour les entreprises françaises assujetties à la TVA entrera en vigueur. A la fin de l’année 2027, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, seront concernées par cette réforme.
Si l’entrée en vigueur de la facturation électronique constitue pour les entreprises un véritable levier de productivité, cette réforme nécessite des changements et un certain temps d’adaptation pour les organisations concernées. 2025 est donc la dernière ligne droite pour y parvenir.
Il s’agit notamment de cartographier ses parties prenantes, finaliser l’état des lieux des outils existants et bien évidemment choisir une plateforme de dématérialisation (portail public ou plateforme privée).
Toutefois, les bénéfices que les entreprises vont en retirer sont nombreux, notamment des économies substantielles, des gains de productivité, et un renforcement de la sécurité des données de paiement.
4. L’intégration des critères ESG pour une finance durable
À partir de 2025, la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) renforcera les exigences de reporting extra-financier en élargissant son champ d’application à un plus grand nombre d’entreprises, y compris les banques.
Il s’agit d’un tournant dans la manière dont les entreprises vont mesurer et rendre compte de leurs impacts environnementaux et sociaux. Cette normalisation est essentielle pour un reporting ESG cohérent entre les secteurs et les régions, aidant les entreprises à identifier plus clairement les risques et les opportunités.
Alors qu'actuellement, seules les moyennes et grandes entreprises sont concernées, les PME doivent aussi se préparer en 2025 à ces futures réglementations, car elles seront inévitablement incluses à mesure qu'elles se développent.
5. Instantanéité et temps-réel, les améliorations attendues pour la gestion des dépenses
En 2025, l’évolution de la gestion des dépenses sera portée par une plus grande automatisation, des informations et des prises de décision basées sur l’IA. Ces technologies automatiseront non seulement les processus routiniers, mais fourniront également des informations exploitables qui pourront guider les décisions commerciales.
Le suivi automatisé des dépenses et l'analyse prédictive permettront d'ajuster le budget en temps réel et de prévoir les dépenses, ce qui permettra aux entreprises d'optimiser les coûts avec une plus grande précision. L'IA fournira des informations personnalisées, aidant à identifier les éventuelles possibilités d'économies en fonction des habitudes de dépenses de chaque entreprise.
En outre, les innovations en matière de gestion multidevises et de solutions basées sur la blockchain rationaliseront les transactions internationales, réduisant les frais et les délais de règlement.
L'avenir de la fintech s'annonce prometteur, avec des tendances qui rendent les services financiers plus accessibles, plus efficaces et plus sûrs. Mais il sera essentiel de relever les défis réglementaires et de donner la priorité à la confidentialité des données.