Coabonnement : Sharesub lève 1 million d'euros

Coabonnement : Sharesub lève 1 million d'euros La start-up française veut renforcer sa présence à l'international et lancer son offre BtoB.

Sharesub, plateforme française d'abonnement partagé, annonce ce 6 mars la levée d'un million d'euros auprès du fonds d'investissement Fast Forward, de la Financière Bonastella et de business angels. De quoi lui permettre  de renforcer son déploiement commercial en Europe, de continuer d'investir en technologie et même d'ouvrir une deuxième activité, dédiée au BtoB.

Le concept du coabonnement est désormais connu : une plateforme agissant en tant que tiers de confiance met en relation les titulaires d'abonnements multi-utilisateurs avec des personnes intéressées pour leur permettre d'en partager le coût. Selon l'entreprise, les économies peuvent varier de 30 à 75% par mois, chaque utilisateur économisant en moyenne jusqu'à 400 euros par an.

"Nous développons une technologie de paiement partagé récurrent qui traite tous les cas de figure et cycles de vie comme la suspension temporaire, l'arrêt, le prorata, etc.", explique Jean-Brice de Cazenove, cofondateur et CEO de Sharesub. Sharesub ne s'engage pas sur le nombre ni la récurrence de personnes acceptant de partager l'abonnement, la plateforme ne garantit pas non plus le remboursement. "C'est un peu comme BlaBlaCar : nous faisons tout ce qui est possible pour trouver des coabonnés mais nous ne garantissons pas que toutes les places soient prises", ajoute-t-il. Le coabonné rembourse directement le titulaire de l'abonnement sans engagement de durée, seul le mois commencé étant dû.

La concurrence, présente déjà sur ce marché, ne fait pas peur au dirigeant : "Ce marché dispose d'un très fort potentiel, il y a de la place pour tout le monde", dit-il en faisant remarquer cependant que sa plateforme est la seule à ne pas facturer les titulaires d'abonnement, uniquement les coabonnés. Ces derniers paient à Sharesub une commission de 5% assortie d'un fixe de 0,90 d'euros par transaction. "Ces marges sont petites. Notre modèle est vraiment basé sur le volume : il nous faudra beaucoup de monde sur la plateforme pour atteindre des chiffres intéressants. Notre réussite dépend d'une forte notoriété et de beaucoup de trafic sur notre site", ajoute le cofondateur de la plateforme.

D'où l'importance pour la start-up de renforcer le déploiement de sa plateforme à l'international : Sharesub prend en charge plus de 560 services, entre plateformes de streaming vidéo et audio, médias, VPN, kiosques de presse, jeux vidéo, outils éducatifs, etc., dans 33 pays en Europe. "La France ne représente plus que 35% de nos nouveaux utilisateurs chaque mois", précise le dirigeant.

Lancée en 2020, la start-up française revendique 500 000 utilisateurs dont un gros quart d'actifs et se déclare rentable depuis mai dernier. Après deux ans de développement produit et une mise sur le marché progressive, c'est surtout l'année dernière que l'activité de Sharesub a décollé, ses revenus ayant été multipliés par 6,5. De quoi lui permettre de dépasser le million d'euros en projection annuelle.

Des résultats prometteurs, certes, mais avec quel potentiel précisément ? Selon les estimations du dirigeant, le volume d'abonnements adressable par des entreprises comme Sharesub est de 52 milliards d'euros par an dans le monde, soit 13% d'un marché de l'abonnement estimé à environ 400 milliards d'euros (services de VOD, musique, presse, jeux et logiciels inclus). "Cela nous amène à plusieurs dizaines de milliards d'euros de commission à aller chercher pour notre activité", assure-t-il, confiant.