Open banking : les grandes tendances qui redessinent l'avenir des paiements
Pour rester dans la course, entreprises et fintechs doivent repenser l'expérience de paiement, intégrer des solutions de paiement de compte à compte (A2A) plus efficaces.
Porté par la réglementation, les attentes des consommateurs et la tech, l’open banking a bouleversé notre manière de payer, d’emprunter et de gérer notre argent. Pour rester dans la course, entreprises et fintechs doivent repenser l’expérience de paiement, intégrer des solutions de paiement de compte à compte (A2A) plus efficaces tout en exploitant la formidable personnalisation offerte par les données bancaires.
Soutenus par une génération ultra-connectée, les usages financiers évoluent vite et redéfinissent les standards du secteur. Plus d’un tiers des 18–29 ans utilise le paiement par virement bancaire (Pay by Bank) de manière hebdomadaire. Cette adoption croissante ne se limite plus au e-commerce : elle amorce une transformation plus large, qui touche aussi l’assurance, l’épargne ou encore le crédit. En 2025, le paiement direct, rapide et sécurisé s’imposera comme un pilier de l’expérience client mobile. Nativement conçues pour ce canal, les solutions comme le Pay by Bank offrent un parcours fluide, des coûts réduits, une sécurité renforcée, et répondent aux attentes de simplicité et de transparence des jeunes générations.
Open banking : une adoption rapide, mais encore des obstacles à lever
En France, l’adoption de l’Open banking progresse : 36 % des adultes l’utiliseront d’ici 2027 (vs 8,1 % en 2021) selon Forrester. D’ailleurs, près de la moitié des 100 premières fintechs françaises travaillent déjà sur des projets d’open finance, et les volumes mondiaux dépassent les 57 milliards de dollars. Mais l’adoption reste inégale selon les pays, freinée par la qualité variable des API bancaires ou des infrastructures vieillissantes. En 2025, les acteurs les plus avancés seront ceux qui iront au-delà de la conformité pour proposer des services concrets, pédagogiques et centrés sur l’expérience client : automatisation du rapprochement comptable, gestion des devises, lutte contre la fraude, amélioration des délais de paiement.
Pour libérer pleinement ce potentiel, une régulation renforcée et davantage de collaboration au sein de l’écosystème seront également déterminantes.
PSD3 pose les bases d’un open banking de confiance
La sécurité des données est un facteur décisif d’adoption pour l’open banking. Une défiance compréhensible, à l’heure où la sophistication des cybermenaces progresse aussi vite que les innovations financières. Face à ce défi, la régulation joue un rôle structurant. L’entrée en vigueur de la nouvelle directive européenne DSP3 en 2025 va marquer un tournant décisif imposant une authentification forte (SCA), renforçant la gouvernance de l’accès aux données sensibles et précisant les conditions d’interopérabilité entre les différents acteurs de l’écosystème. Mais son impact va bien au-delà de la seule conformité. En normalisant les exigences techniques, la DSP3 vise aussi homogénéiser les performances des API bancaires – un point critique tant la qualité de l’expérience utilisateur dépend de leur fiabilité. Trop souvent encore, des APIs sous performantes créent des frictions inutiles, freinant l’adoption de solutions pourtant porteuses de valeur. L’innovation ne tiendra ses promesses que si elle repose sur une infrastructure sécurisée, lisible et performante.
Paiements récurrents variables : la flexibilité comme moteur d’adoption
Longtemps restés théoriques, les paiements récurrents variables (VRP) progressent lentement. En combinant automatisation et contrôle utilisateur, ils répondent à une attente longtemps insatisfaite : programmer ses paiements tout en les maîtrisant. Chaque transaction est encadrée par une authentification forte, garantissant un haut niveau de sécurité. Deux cas d’usage se dégagent : le sweeping, pour des transferts automatisés entre comptes d’un même utilisateur, et le non-sweeping, orienté vers les paiements marchands. Cette différenciation ouvre la voie à des cas d’usage très variés, de l’investissement programmé à l’abonnement modulable. Pour les entreprises, les VRP représentent une alternative plus agile, économique et sécurisée vis-à-vis des modèles traditionnels. À l’heure où les consommateurs exigent transparence, personnalisation et autonomie, cette nouvelle génération de paiements coche toutes les cases avec des coûts de transaction inférieurs à ceux des paiements par carte ou par prélèvement automatique, et un parcours de paiement simplifié.
Finance embarquée : l’open banking change d’échelle
En 2025, l’open banking ne se limitera plus au partage de données entre banques et tiers : il deviendra un moteur d’intégration de services financiers dans les parcours digitaux du quotidien. C’est tout l’enjeu de la finance embarquée, qui transforme le e-commerce, le retail ou les plateformes numériques avec des services comme le paiement différé, la micro-assurance ou la gestion budgétaire, proposés de manière fluide dans des contextes non financiers. Pour les entreprises, c’est une réelle opportunité de créer de la valeur sans devenir des banques ; pour les consommateurs, cela offre une expérience plus simple et personnalisée.
Le règlement FiDA, en discussion au niveau européen, accélèrera cette évolution en favorisant l’émergence de nouveaux services basés sur l’agrégation intelligente de données. Fintechs, commerçants et plateformes doivent s’y préparer dès maintenant tout en rassurant les consommateurs sur la confidentialité de leurs données.
L’open banking est désormais une réalité stratégique, en voie de s’imposer comme un standard global du secteur financier. Technologies plus matures, régulations clarifiées, adoption croissante : tous les signaux convergent. Si les rythmes d’implémentation varient selon les marchés, la direction est claire et irréversible. Les acteurs qui tireront leur épingle du jeu seront ceux capables de marier innovation technologique, excellence opérationnelle et confiance des utilisateurs. Car l’open banking ne se limite pas à une modernisation des services financiers : il redéfinit les rapports à la donnée, la relation client, et les modèles économiques. Pour les banques, fintechs et commerçants, c’est l’opportunité d’accélérer la croissance, de renforcer leur compétitivité et, surtout, de prendre une longueur d’avance.