+32% de fonds levés : la fintech française a retrouvé des couleurs au premier semestre
Ce 1er juillet, l'Observatoire de la Fintech dévoile "Le Semestre de la fintech", une étude qui permet d'établir un état des lieux de l'écosystème français sur la première moitié de l'année 2025. L'occasion pour nous de retenir plusieurs enseignements.
Premier d'entre eux, les fintechs françaises ont retrouvé le sourire en termes de financement. Au premier semestre 2025, elles ont levé 827 millions d'euros, soit une augmentation de +32% par rapport à la même période en 2024 (630 millions d'euros). Une reprise d'autant plus notable qu'elle met un terme à deux années consécutives de recul : -6 % au premier semestre 2024, après un plongeon de -58 % au premier semestre 2023. Evidemment, on est encore loin des 1,39 milliard d'euros levés au premier semestre 2022 mais cette reprise reste intéressante.
Le nombre d'opérations est en revanche, lui, en baisse : 48 tours de table ont été décomptés contre 52 pour le premier semestre 2024. La hausse du montant total des levées de fonds, combinée à la baisse du nombre d'opérations, porte le ticket moyen à 17 millions d'euros, soit une augmentation de 42% par rapport aux six premiers mois de 2024 (12 millions d'euros), égalant ainsi le niveau moyen observé en 2022.
Côté secteurs, l'investissement a récolté 22% des fonds levés avec 181 millions d'euros. Derrière, le financement (21% ; 173 millions d'euros) et l'assurtech (13% ; 111 millions d'euros) complètent le podium. La plus grosse opération a été réalisée par Younited qui a levé 153 millions d'euros pour son entrée à la bourse de Paris en janvier tandis que Pennylane a réussi à rassembler 75 millions d'euros au mois d'avril.
Si cette reprise du financement est plutôt encourageante, un aspect mérite toutefois d'être surveillé : l'early stage attire moins les investisseurs. "Sur les 48 levées de fonds recensées, seules 20 ont concerné l'amorçage. Au premier semestre de 2024, ce chiffre s'élevait à 29", fait remarquer Mikaël Ptachek, président de l'Observatoire de la Fintech. "Il ne faut pas oublier que pour avoir des projets matures demain, il faut financer des projets moins matures aujourd'hui".
En ce qui concerne les fusions-acquisitions, 23 opérations ont été enregistrées lors des six premiers mois de l'année, contre 33 par rapport à la même période l'année dernière. Il faut dire que le premier semestre 2024 avait constitué un record en termes de M&A depuis 2015 (date à laquelle l'Observatoire de la Fintech a commencé à compiler ces données). A titre d'exemple pour 2025, le rachat de Helios par Younited et celui de Mon Petit Placement par Malakoff Humanis ont marqué les esprits.
Enfin, l'étude révèle que sept fintechs ont cessé leur activité ou se trouvent en difficultés (procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire). Il est également précisé "qu'aucun acteur majeur de l'écosystème n'est concerné", contrairement aux semestres précédents où des noms comme October (2024) ou Luko (2023) avaient été affectés.