James Gibson (Revolut Business) "Revolut Business souhaite devenir plateforme de dématérialisation partenaire en 2026"
James Gibson, directeur général de Revolut Business, dresse le bilan de la branche BtoB de la néobanque britannique et revient sur deux actualités majeures de la fintech : l'essor de la "super app" et la facturation électronique obligatoire.
JDN. Depuis ses débuts, Revolut fait beaucoup de bruit dans les médias. En revanche, la branche BtoB est beaucoup plus discrète. Pouvez-vous présenter Revolut Business en quelques mots ?

James Gibson. Revolut Business a été lancée en 2017 et accompagne des centaines de milliers d'entreprises dans le monde dont des PME, des start-up et même des grandes entreprises (sur son site, Revolut Business annonce compter 500 000 clients, ndlr). Nous proposons des comptes multidevises, des cartes d'entreprise, des comptes épargne, un outil de gestion des dépenses, des IBAN locaux, des terminaux de paiement ou encore une solution Apple Tap to Pay. Nous avons atteint 1 milliard de dollars de revenus annualisés et, en 2024, près de 1,8 milliard d'euros ont été placés dans des produits de trésorerie, comme des comptes d'épargne à accès instantané ou des fonds monétaires. Nous essayons de combiner l'agilité d'une fintech BtoB mondiale avec une expertise locale. Ces six derniers mois, nous avons renforcé nos équipes en France avec 135 nouvelles recrues.
A quel point le marché français est-il important pour Revolut Business ?
La France est l'un des marchés les plus importants de Revolut, tant pour les particuliers que pour Revolut Business. Elle est aujourd'hui l'un de nos plus grands marchés dans l'Union européenne. Revolut va investir 1 milliard d'euros en France au cours des trois prochaines années, installer son siège social pour l'Europe occidentale à Paris et demander une licence bancaire française. Côté Revolut Business, nous émettons plus de 10 000 cartes professionnelles par mois en France, et les entreprises françaises traitent plus d'un milliard d'euros de transactions par mois. Nous avons des clients prestigieux comme Alan ou encore Rakuten France, un partenariat avec Pennylane pour que les entreprises françaises synchronisent et gèrent leurs comptes facilement. La France, c'est à la fois une base d'utilisateurs très importante et un vrai pôle stratégique pour notre développement BtoB en Europe.
Quelles sont les dernières innovations déployées par Revolut Business ?
En 2024, nous avons lancé des comptes d'épargne professionnels à haut rendement avec des taux parmi les plus compétitifs du marché. Nous avons déployé aussi BillPay, un outil qui automatise le paiement des factures fournisseurs ainsi qu'une solution permettant aux entreprises françaises de payer leurs impôts locaux.
Dans la fintech française, on observe ces derniers mois une grande convergence avec de nombreux acteurs qui proposent désormais des services similaires au sein d'une "super app". C'est le cas de Qonto, Pennylane, Tiime ou encore Shine. Considérez-vous ces acteurs comme vos concurrents ?
Le marché français de la fintech connait en effet une forte convergence, avec les acteurs que vous avez cités qui développent une "super app". Revolut Business se différencie par sa dimension internationale, sa variété de services et sa vitesse d'innovation qui vont au-delà de ce que proposent la plupart des acteurs locaux. Notre objectif est d'accompagner nos clients sur la durée, avec des outils qui s'adaptent autant à leur croissance qu'à leurs besoins internationaux.
A partir de septembre 2026, la réforme de la facturation électronique obligatoire entrera en vigueur. Revolut Business compte-elle devenir plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) ?
Oui, nous avons l'intention de devenir plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) agréée en France, avec un lancement prévu en 2026 afin d'aider les entreprises à se préparer avant l'entrée en vigueur de la réglementation en septembre 2026.