La France en deuxième position des pays européens les plus actifs dans l'IA
Le Royaume-Uni se hisse en tête des pays européens les plus dynamiques en matière d'intelligence artificielle avec 529 entreprises positionnées dans ce domaine, soit 27% du total européen. La France occupe, elle, une solide deuxième place avec 424 entreprises dans l'IA (21%). Au sein du top 5, les pays suivant sont largement distancés. On y retrouve d'abord l'Allemagne avec 182 acteurs (9%), puis l'Espagne avec 92 (5%) et, enfin, les Pays-Bas avec 70 (3%). Le palmarès est dressé par le fabricant de composants électroniques PNY Technologies dans un rapport réalisé en partenariat avec le spécialiste de la data visualisation orientée graph 33Insights.
Sur le segment du matériel et des processeurs taillés pour l'IA, "la France domine l'écosystème européen, suivie par le Royaume-Uni, la Suède et la Norvège", constate PNY Technologies. "En revanche, le Royaume-Uni demeure le leader incontesté des socles logiciels et des applications." Le pays prend aussi la première place sur le front des levées de fonds en affichant 5,5 milliards de dollars en capital-risque depuis 2000, soit 41% du total de l'investissement réalisé dans l'IA au niveau européen.

Alors que les acteurs européens de l'IA positionnés dans le matériel représentent seulement 1% du total, ils n'en tirent pas moins leur épingle du jeu en termes de financement en captant une part plus que substantielle des fonds levés. "Sur les 5,5 milliards de dollars investis au cours des 18 dernières années dans l'IA en Europe, 473 millions (8%) ont été accordés au matériel, contre 860 millions (16%) aux socles logiciels et 4 141 millions (76%) aux applications", indique PNY Technologies. Une tendance qui illustre le dynamisme du Vieux Continent sur le terrain des processeurs et des semiconducteurs.
Sur les 18 derniers mois, 2,1 milliards de dollars ont été levés au sein du panel des start-up étudiés. Le rapport de PNY Technologies compte par ailleurs 16 introductions en bourse et acquisitions, représentant un enveloppe globale de 1,1 milliard de dollars. "L'achat de DeepMind par Google en 2014 s'impose comme l'acquisition la plus importante du secteur, à 628 millions de dollars, sachant que les financements combinés de la start-up ne dépassaient pas 64 millions de dollars", rappelle PNY Technologies.
Sur un peu plus de 260 start-up référencées par le rapport comme ayant levé des fonds, sept ont décroché plus de 100 millions de dollars, 34 entre 25 et 100 millions, 38 entre 10 et 25 millions, et 75 entre 2 et 10 millions.
Nom | Total des fonds levés | Catégorie de solution | Origine géographique |
---|---|---|---|
Letgo | 975 millions de dollars | Place de marché à base d'IA | Originaire des Pays-Bas, relocalisée aux États-Unis |
Graphcore | 310 millions de dollars | Superordinateurs et puces IA | Bristol |
Darktrace | 229 millions de dollars | Cybersécurité | Cambridge |
Benevolent AI | 207 millions de dollars | Santé | Londres |
Dataiku | 147 millions de dollars | logiciel de science des données | Paris |
Lilium | 101 millions de dollars | Véhicule volant électrique | Munich |
Voyager Labs | 100 millions de dollars | Solutions de science des données | Tel-Aviv |
Blippar | 99 millions de dollars | Solutions de réalité augmentée | Londres |
Kalray | 89 millions de dollars | Puces pour superordinateurs | Grenoble |
Moogsoft | 88 millions de dollars | Plateforme opérationnelle IT/IA | Fondée à Londres et relocalisée aux États-Unis |
OrCam | 86 millions de dollars | Santé : vision artificielle | Jérusalem |
Babylon Health | 85 millions de dollars | Santé | Londres |
Balyo | 77 millions de dollars | Logistique pour entrepôt | Paris |
Qubit | 75 millions de dollars | Solutions de rentabilité e-commerce | Londres |
Algolia | 74 millions de dollars | Solution de recherche | Fondée à Paris et relocalisée aux États-Unis |
Méthodologie : le rapport de PNY Technologies passe au crible 2 021 entreprises opérant majoritairement dans les 28 pays membres de l'Union Européenne, ainsi qu'en Israël, en Suisse, en Europe de l'Est et en Russie. Chaque entreprise retenue affiche un positionnement dans lequel apparaît au moins un mot-clé associé à l'univers de l'IA (IA, machine learning, deep learning, computer vision, natural language processing...). L'étude a été réalisée à partir de l'agrégation de milliers de sources de données : articles de presse, sites web, réseaux sociaux, et autres flux d'informations. Le process de consolidation a été mis en œuvre via la plateforme de 33Insights qui a ensuite dressé une cartographie de l'écosystème européen de l'IA. En termes d'informations de financement, seules les données déclarées ont été prises en compte.