A Dreamforce23, Sam Altman, CEO d'OpenAI, partage ses ambitions, mais aussi ses craintes

A Dreamforce23, Sam Altman, CEO d'OpenAI, partage ses ambitions, mais aussi ses craintes À la conférence Dreamforce23 à San Francisco, le CEO d'OpenAI a livré à Marc Benioff, cofondateur de Salesforce, ses projets et sa vision de l'intelligence artificielle dans les années à venir.

Invité de marque de la conférence Dreamforce23, Sam Altman, CEO d'OpenAI, faisait partie des 40 000 participants à avoir fait le déplacement au Moscone Center de San Francisco. Le cofondateur de la société derrière ChatGPT a répondu aux questions de Marc Benioff, cofondateur et CEO de Salesforce, incontournable maître des lieux pendant ces trois jours de conférence.

Si OpenAI a démarré comme un projet de recherche, Sam Altman indique qu'il a très rapidement été convaincu du succès de sa technologie, "dès la création de GPT2 en 2019", précise-t-il, alors que l'interface conversationnelle a mis l'IA sur le devant de la scène fin 2022. Le jeune entrepreneur indique que, même si beaucoup de start-up se présentent comme des sociétés d'IA aujourd'hui, ce phénomène ne devrait pas durer longtemps. Altman prédit que toutes les entreprises disposeront bientôt de leurs propres agents conversationnels basés sur l'IA. "De la même manière, plus aucune entreprise ne se présente comme une 'entreprise du mobile' car il serait impensable aujourd'hui de ne pas disposer d'une application mobile", ajoute-t-il, faisant ici référence à la période de démocratisation du smartphone.

Le dirigeant d'OpenAI a indiqué vouloir aller plus loin dans la sécurité des données, notamment pour rassurer les entreprises. Parmi les autres objectifs de l'entreprise : rendre les prochaines versions de GPT plus fiables, permettre davantage de customisation des modèles et étoffer son offre dédiée aux entreprises. Anecdote intéressante, l'entrepreneur a déclaré que son film de science-fiction préféré n'était autre que "Her", une œuvre cinématographique dans laquelle un homme tombe amoureux d'une intelligence artificielle dans un futur ultra connecté. Pour autant, le dirigeant souligne que ce scénario d'Hollywood a peu de chance de devenir réalité.

"Les Etats-Unis seront sans doute leader dans l'IA"

Interrogé également sur les potentiels risques liés au développement de l'IA, Sam Altman reconnaît un besoin de dialoguer avec les pouvoirs publics pour expliquer davantage le fonctionnement de la technologie. Altman est d'ailleurs attendu à Washington ce mercredi 13 septembre pour discuter des risques et opportunités autour de l'IA avec les sénateurs américains. Parmi les autres invités conviés à cet échange, Elon Musk, Mark Zuckerberg, Bill Gates mais aussi des dirigeants d'entreprises telles que Google, Anthropic ou NVIDIA. Aux yeux d'Altman, "les Etats-Unis seront sans doute le leader dans l'IA", notamment grâce à l'avance prise dans ce domaine technologique, tout en soulignant que les contributions et avancées viendront du monde entier.

Le CEO d'OpenAI prédit que l'impact de l'IA sur le monde sera considérable, à commencer par le secteur de l'éducation. Autrefois réservé aux classes sociales privilégiées, chaque étudiant peut désormais être accompagné par un tuteur personnel, incarné par un agent conversationnel intelligent lui permettant d'échanger et de poser toutes ses questions. Il anticipe également un impact considérable dans le domaine de la santé, avec des médecins "hybrides" aidés par l'IA pour prendre certaines décisions.

"Je ne vois pas comment nous pourrions avoir moins de surveillance dans un monde où l'IA serait aussi puissante"

Cette technologie devrait également faciliter considérablement la programmation et démocratiser l'art. Sam Altman met toutefois en garde l'industrie de la musique qui a la réputation d'être assez lente à s'adapter aux changements, tout en soulignant que l'IA doit être utilisée pour augmenter les capacités de l'humain et non le remplacer.

Interrogé sur les conséquences des progrès de l'IA sur la surveillance des citoyens par les gouvernements, Sam Altman se montre néanmoins assez fataliste : "Je ne vois pas comment nous pourrions avoir moins de surveillance dans un monde où l'IA serait aussi puissante, et je ne pense pas que cela soit une bonne chose".