Iliad dévoile les pépites de Kyutai, son nouveau laboratoire d'intelligence artificielle

Iliad dévoile les pépites de Kyutai, son nouveau laboratoire d'intelligence artificielle Iliad a présenté ce vendredi 17 novembre, à l'occasion de la conférence ai-PULSE de Scaleway les membres de son laboratoire de recherche en intelligence artificielle Kyutai.

Le futur de l'IA sera-t-il français ? Xavier Niel veut y croire. Le patron d'Iliad organisait ce vendredi 17 novembre sa conférence européenne autour de l'intelligence artificielle à Station F. Des scènes dignes des meilleurs keynotes Apple, des invités stars de l'IA... Pour l'occasion, le groupe maison-mère de Free n'a pas lésiné sur les moyens. Une grande partie de l'écosystème européen de l'intelligence artificielle était réunie à Paris. C'est dans ce contexte qu'Iliad a décidé de dévoiler les membres de Kyutai, son laboratoire de recherche d'excellence en intelligence artificielle.

Trois mécènes de renom 

Annoncé le 26 septembre dernier, ce dernier à vocation à contribuer à la démocratisation et au développement de l'intelligence artificielle générale, une IA dotée de capacités similaires voire meilleures à celles du cerveau humain. Pour y parvenir, le laboratoire bénéficie d'une enveloppe de 100 millions d'euros apportée par Xavier Niel, auxquels s'ajoutent 200 millions apportés par Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM et Eric Schmidt, ex CEO de Google, soit un total de 300 millions. Présent pour l'occasion, l'ancien patron du groupe américain assure qu'il attendait depuis plusieurs années qu'une telle initiative soit lancée en France. "Lorsque les fondateurs se sont réunis, je me suis empressé de participer. La France doit être leader dans le domaine de l'intelligence artificielle", explique-t-il. Eric Schmidt n'épargne toutefois pas la gestion "hasardeuse" des régulations mises en place par Bruxelles. Et d'ajouter : "Si on arrive à contrôler Bruxelles, les Français pourront suivre le même chemin que les Américains en matière d'IA. Ce n'est pas un problème technique, c'est un problème réglementaire."

Eric Schmidt, ex CEO de Google, Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM et Xavier Niel, les trois mécènes du laboratoire de recherche en IA. © Live ai-PULSE

Pour parvenir à ses fins,  Kyutai bénéficiera de la puissance du supercalculateur Nabu 2023, basé sur l'infrastructure NVIDIA DGX H100. Avec la création de ce laboratoire de recherche en IA, Iliad vise plus loin que le simple développement technologique. L'objectif affiché est triple : faire bénéficier l'écosystème français et européen des avancées dans des domaines clés comme le traitement du langage naturel ou la vision par ordinateur ; former de nouveaux chercheurs en accueillant des doctorants CIFRE ; et enfin améliorer la compréhension du grand public sur ces technologies encore mystérieuses pour beaucoup.

Une équipe de choc aux côtés de Yann LeCun

Pour mener l'ensemble de ses missions Kyutai est doté d'une équipe de scientifiques d'excellences, venus des quatre coins du globe. Yejin Choi, spécialiste des LLM et enseignante à l'Université de Washington, Yann LeCun, lauréat du prix Turing et responsable de l'IA chez Meta (Facebook), et Bernard Scholkopf, chercheur allemand, directeur de l'Institut Max-Planck pour les systèmes intelligents, ont pour mission de guider les six membres de l'équipe de recherche du laboratoire. A savoir, Patrick Perez, Valeo AI vp, Hervé Jégou, ex research scientist director chez Meta, Neil Zeghidour, chercheur chez Google DeepMind, Edouard Grave, chercheur chez Meta, Laurent Mazare ex chercheur chez DeepMind et enfin Alexandre Défossez, chercheur chez Meta. 

Les 6 chercheurs du laboratoire de recherche en IA. © ai-PULSE

L'initiative a été saluée avec enthousiasme par Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications. "Nous avons peut-être perdu quelques batailles dans l'ère numérique, mais la guerre est loin d'être finie. Nous disposons ici d'une armée de chercheurs et de scientifiques de renommée internationale, formés aux quatre coins du monde, qui reviennent aujourd'hui en France pour y développer leurs travaux. Leur expertise et leur talent sont des atouts majeurs pour faire de la France un leader de l'intelligence artificielle. L'Europe doit être une superpuissance en matière d'innovation et non en matière de régulation.", a tenu à souligner le ministre. 

En parallèle, Emmanuel Macron, dans une allocution vidéo, s'est également félicité de cette initiative française : "L'intelligence artificielle constitue un défi civilisationnel. Nous devons faire en sorte que les modèles fondamentaux reflètent notre culture, notre langue. Les modèles souverains et transparents en sont la clé."