Avec sa borne connectée, Medadom organise 1 000 téléconsultations par jour
La start-up française enregistre une croissance de plus de 300% avec la crise du coronavirus. Elle recherche 500 médecins supplémentaires.
Le coronavirus fait évoluer drastiquement la pratique de la téléconsultation. La start-up Medadom, qui propose une borne dotée d'objets connectés à destination des pharmacies pour effectuer un service médical de téléconsultation sans rendez-vous, enregistre une croissance "jamais vue" : "Nous avons bénéficié de 50% de croissance il y a deux semaines par rapport à février, nous en étions à 300% ces derniers jours", constate Nathaniel Bern, cofondateur et CTO de l'entreprise.
Medadom mobilise toutes ses équipes médicales pour faire face à la situation. "Nous recrutons en masse pour répondre à la demande. Nos salariés sont tous en télétravail, ils effectuent 1 000 téléconsultations par jour. Pour donner un ordre d'idées, le service des urgences d'un hôpital ne peut assurer que 200 consultations par jour", explique Nathaniel Bern, qui recherche au moins 500 médecins supplémentaires. Medadom recensait en février 2020 une cinquantaine de médecins sur son application web répondant aux appels en moins de dix minutes. Une organisation à distance a été définie pour assurer le service. "Ce n'est pas parce que l'on est dans une situation d'urgence qu'il faut faire n'importe quoi et céder à la panique. La téléconsultation est encadrée. Même si les médecins exercent leur activité de chez eux, il y a des protocoles à suivre", ajoute-t-il.
2 000 pharmacies équipées fin 2020
Selon l'entreprise, la téléconsultation permet de résoudre 80% des cas pris en charge. "Les objets connectés améliorent le diagnostic et évitent les erreurs humaines", assure Nathaniel Bern. L'entreprise a fait appel à un fabricant américain lui garantissant un son et une vidéo de haute qualité pour ses objets connectés fournis en grand volume. Medadom, qui propose six appareils intégrés à sa borne – un thermomètre, un dermatoscope, un stéthoscope, un otoscope, un oxymètre et un tensiomètre – travaille à l'ajout de nouveaux devices. "Les objets connectés en santé se développent avec l'évolution de la réglementation. Les pharmacies reçoivent désormais des subventions pour l'installation d'équipements permettant la télémédecine et les pharmaciens sont rémunérés pour l'accompagnement des consultations effectuées." La crise du coronavirus va, d'après Nathaniel Bern, mener à l'émergence de nouveaux fabricants d'objets connectés en santé et à une demande accrue. Car il n'y a pour l'heure pas d'autre manière de fournir un accès aux soins pour rassurer et diagnostiquer les Français confinés chez eux.
Fondée en 2017 pour donner aux pharmaciens accès à des médecins et aux bons traitements pour leurs clients, Medadom prévoit d'installer ses bornes et ses objets connectés dans 2 000 pharmacies d'ici à la fin de l'année, soit 10% du marché. 250 pharmacies françaises étaient équipées en février 2020. Les bornes sont proposées en location pour 290 euros par mois sur 24 mois. Les médecins sont rémunérés directement par le patient. "Nous avons signé avec 300 points de vente. Pour le moment les installations sont suspendues le temps du confinement mais nous prévoyons une montée de charge de la demande", confie Nathaniel Bern, qui entend également élargir l'implantation de Medadom à d'autres lieux de soins, comme les cabinets d'infirmiers ou les Ehpad.