Avec STid, la police de Villejuif connecte ses armes
A chacune de leur action, que ce soit pour un entraînement ou une intervention sur la voie publique, les agents de police doivent rendre compte du matériel qu'ils emportent de l'armurerie. A Villejuif, la police n'avait jusqu'à présent que peu de visibilité sur le stock d'armes et leurs flux en temps réel. L'équipement emprunté par les policiers était noté à la main dans des fichiers Excel. La police de Villejuif, qui compte une quarantaine de personnes, a donc fait le choix d'investir dans une solution connectée. Elle a fait appel à l'entreprise française STid, spécialisée dans les solutions logicielles et matérielles de contrôle d'accès et de traçabilité, pour rendre ses armes et ses équipements communicants.
"La salle d'armes est un espace de travail stratégique. Nous voulions avoir un contrôle d'accès et une identification des équipements", raconte Rachid Benatta, adjoint au responsable de la police municipale de Villejuif. La solution BE.Weapon de STid a été déployée en mars 2020 sur une centaine d'armes. Chacune d'entre elles a été dotée d'un tag RFID passif, c'est-à-dire qu'elle n'envoie ses données que quand elle passe devant le lecteur installé sur ou sous le comptoir de l'armurerie. Ainsi, quand un agent s'y présente, il y scanne son badge pour être identifié et chaque équipement perçu lui est associé. La solution répertorie les armes mais elle peut aussi inventorier les munitions. Une procédure identique est effectuée au retour du matériel. Les données sont enregistrées directement dans le système et stockées sur le serveur sécurisé de la collectivité.

La difficulté pour STid a été de trouver où placer les tags RFID sur les armes et les équipements, qu'ils soient ou non métalliques. "Pour chaque nouvelle typologie de matériel, il nous faut faire une étude pour trouver l'endroit optimal où placer le tag. Par exemple pour la matraque télescopique, nous l'avions d'abord placé au bout mais à l'usage, cela n'allait pas car les agents tapent à cet endroit pour la refermer, ce qui les endommageait", raconte Mickaël Wajnglas, chef de produit, qui a détaillé le projet lors du salon IoT World le 23 septembre 2020. Pour les semi-automatiques, le tag a été placé dans la crosse.
Pour répondre au mieux aux besoins des polices, STid a mené pendant deux ans une expérimentation avec la police de Marseille, la première à avoir adopté une solution d'armes connectées en 2016. La police de Villejuif est quant à elle la première d'Ile-de-France à y adhérer. "Les polices ont toutes les mêmes problématiques et des collègues nous ont demandé notre retour d'expérience", déclare Rachid Benatta. "Le temps passé pour les processus de restitution du matériel a été réduit de 50%, nous avons une meilleure visibilité des stocks et nous pouvons éditer des registres réglementaires d'attribution et d'inventaire en un clic", ajoute-t-il, ravi des résultats même si les coûts ne sont pas communiqués. Selon les équipes de STid, la RFID passive offre des coûts trois à quatre fois moins élevés qu'avec une RFID active.
Depuis cette mise en œuvre, STid a également équipé plusieurs autres polices municipales, comme celles de Béziers, Noisy-le-Grand, Aix-en Provence ou encore Le Pradet. "Notre solution est évolutive. Elle peut également être adaptée pour les besoins des pompiers et secouristes, de l'armée, des services de sécurité privée, et servir au suivi de l'outillage", met en avant Mickaël Wajnglas. Prochain projet sur lequel travaille actuellement STid : le déploiement de la solution BE.Weapon au sein des polices municipales de Saint-Etienne et de Nîmes.