Avec Plato, la société Aldébaran dévoile sa 3e génération de robots

Avec Plato, la société Aldébaran dévoile sa 3e génération de robots Dédié à la restauration, Plato est le premier d'une nouvelle vague de robots, que la société Aldébaran, passée cet été sous le pavillon d'United Robotics Group, appelle les CobiotX.

Après Pepper et Nao, voici Plato. Avec ce troisième robot dévoilé ce 7 novembre, le fabricant français de robots Aldébaran, passée des mains de SoftBank Robotics à United Robotics Group l'été dernier, met en marche sa troisième génération de robots. Ces nouveaux modèles, Aldébaran les appelle les CobiotX et les définit comme des robots favorisant la collaboration professionnelle robots-humains (Co) au profit des interactions vivantes (bio), tout en alliant automatisation (bot) et connectivité (IoT), dans une large variété d'applications (X). "La première génération était celle des robots industriels de grande taille, faits pour travailler indépendamment des humains. La deuxième était celle des cobots programmés pour exécuter une tâche avec le collaborateur. La troisième renforcera les niveaux d'interactions homme-machine en se programmant automatiquement en temps réel selon les besoins", détaille Xavier Lacherade, directeur général d'Aldébaran, pour qui la robotique de demain combinera interactions sociales et expériences industrielles.

Pour Aldébaran, les CobiotX doivent renforcer les interactions en temps réel avec les utilisateurs. © Aldébaran

Ce premier CobiotX, conçu pour le service en restaurant, illustre le concept : Plato est un robot haut d'un mètre dix, pesant 48,5 kilogrammes et large de 50 centimètres de diamètre, servant d'assistant aux serveurs. Il les aide à transporter les plats depuis les cuisines et à débarrasser les tables. Il dispose pour cela de trois niveaux – une zone pour le débarrassage et deux étagères – et d'un emplacement pour les boissons. Il peut donc suivre le serveur d'une table à l'autre, l'interface qui affiche son visage lui permet d'indiquer par le regard sa direction, lors des déplacements qu'il effectue à 2 km/h. Sa forme circulaire le rend capable de faire demi-tour dans des espaces inférieurs à 70 centimètres. Pour encourager les interactions homme-machine, il bénéficie de la reconnaissance vocale. Un serveur peut, par exemple, le renvoyer en cuisine d'une simple phrase. Ses tâches peuvent également être automatisées via la tablette des serveurs et un casque Bluetooth auxquels il est connecté. Point essentiel pour Aldébaran : le no-code, pour assurer une simplicité d'utilisation.

Le principal défi technique dans sa conception résidait dans son architecture. Il a fallu deux années de travail aux équipes parisiennes d'Aldébaran, composées de 180 personnes, pour mettre au point Plato. "Nous avons débuté le projet en mars 2020. Après neuf mois de conception, nous sommes parvenus à un premier prototype", raconte Xavier Lacherade. Des expérimentations ont ensuite été menés dans des restaurants à proximité des locaux, pour valider ses fonctions. "Nous avons été ravis des premiers retours, qui montraient une adoption des serveurs en quelques minutes", se réjouit le directeur général. Annoncé initialement à l'été 2022, la sortie de Plato a été retardée par la crise des composants, à cause de laquelle des adaptations ont dû être apportées, mais aussi par un renforcement de la sécurité. Trois brevets sont en cours de dépôt. Plato, qui fonctionne sur le logiciel Greengrass d'AWS, est le premier robot d'Aldébaran bénéficiant d'une architecture de sécurité dédiée.

"C'est dans la restauration qu'il y a le plus de complexités car l'environnement est divers"

Le secteur choisi – la restauration – a également représenté un challenge pour les équipes : "C'est dans ce secteur qu'il y a, à nos yeux, le plus de complexités car l'environnement – les chaises et les tables par exemple – est divers", confie Xavier Lacherade. Plato est doté de trois capteurs en 3D et d'un lidar pour éviter les obstacles.

Commercialisé en Europe et aux Etats-Unis à partir de ce lundi 7 novembre au prix de 18 500 euros à l'unité ou à 699 euros par mois en abonnement, Plato suscite déjà des demandes assure l'entreprise, qui prévoit de commercialiser plusieurs centaines de pièces d'ici la fin de l'année et plusieurs milliers en 2023. Des expérimentations sont par ailleurs en cours dans des Ehpad à Lyon pour adapter le robot aux besoins de ces établissements de santé. Aldébaran consacrera plusieurs mois d'utilisation à Plato pour valider la pertinence du robot, avant d'envisager la présentation de nouveaux CobiotX dans les secteurs des sciences de la vie, de l'éducation, de la santé et les soins, de l'industrie, avec des évolutions logicielles et la possibilité d'insérer les robots dans des métaverses.