Réduisez vos frais en troquant vos services

Au lieu de facturer leurs services, certaines entreprises les échangent contre les prestations de leurs clients. Un troc qui permet de ménager sa trésorerie tout en développant son activité.

Une campagne d'e-mailing contre des produits bio, l'entretien de ses locaux contre la réalisation d'un site internet... S'il en est encore à ses balbutiements en France, le troc d'entreprise, système importé des Etats-Unis, intéresse de plus en plus d'entreprises.

Le cœur de cible : les plus petites entreprises

Qu'il concerne l'échange de marchandises ou de services, le troc d'entreprise présente l'avantage non négligeable d'éviter de trop puiser dans sa trésorerie pour certaines charges courantes. Une entreprise de nettoyage désireuse de lancer son site Internet pourra ainsi échanger ses services avec ceux d'une agence web.

"Le troc peut permettre de sortir les plus petites entreprises de leur isolement."

Un tel procédé constitue une véritable opportunité pour les plus petites entreprises qui peuvent sortir de leur isolement. Non contentes de réduire leurs frais fixes, elles en profitent aussi pour développer leur activité. "Le troc constitue un véritable relais de croissance pour les PME", se félicite ainsi Samuel Cohen, fondateur de b2b EN-TRADE , une plateforme de mise en relation d'entreprises intéressées par le troc qui compte aujourd'hui plus de 300 membres.

Internet comme nouvelle plateforme d'échanges

Internet s'est rapidement imposé comme le lieu idéal pour mettre en relation ces entrepreneurs isolés désireux d'échanger leurs prestations. C'est la mission que s'est assigné Samuel Cohen en créant cette bourse d'échange au sein de laquelle les entreprises inscrivent leurs besoins et leurs offres. "Un algorithme spécialisé effectue un premier écrémage, explique le web-entrepreneur. Mes équipes se chargent ensuite de trouver des correspondances." Cette mise en relation a toutefois un coût : comptez entre 5 et 10% de commission selon les échanges.

Un concept importé des Etats-Unis et en plein essor

En 2009, cette économie de l'échange était évaluée à 11,5 milliards de dollars dans le monde, en hausse de 10 % par rapport à 2008. Un résultat guère surprenant en période de crise économique, quand la raréfaction des liquidités tend à donner au troc un rôle de plus en plus important. Un bémol toutefois, cet engouement a encore du mal à atteindre les entreprises de l'Hexagone. "Le bartering, ou troc en bon français, concerne surtout les Etats-Unis, le Canada et quelques pays asiatiques", confesse ainsi un Samuel Cohen qui espère cependant convaincre de plus en plus d'entreprises à l'orée 2011.