L'imprimante 3D, une solution pour vos prototypes

L'imprimante 3D, une solution pour vos prototypes Cette nouvelle technologie permet aux entreprises et aux indépendants d'obtenir en quelques jours un premier modèle de leur futur produit.

Vous venez d'avoir une idée géniale de produit ? Vous pouvez désormais en tenir une première version entre vos mains en deux ou trois jours afin de vérifier la pertinence de votre fulgurance. Et décider alors de lancer la production en grande série... ou de revoir votre projet.

"L'impression 3D a modifié nos processus de création"

Grâce aux imprimantes 3D, les prototypes sont désormais à portée de clic. A partir d'un simple fichier informatique, ces machines d'un nouveau type façonnent très précisément des objets en plastique, en céramique ou métalliques.

Des modèles uniques de boîtier électronique, de coque pour iPhone ou de chandelier, l'entreprise Sculpteo en produit à tour de bras. "Quand nous avons créé l'entreprise, en 2009, nous visions principalement les particuliers, se souvient le directeur général Clément Moreau. Mais rapidement, les sociétés nous ont contactés pour réaliser leurs prototypes."

Ses clients vont du designer indépendant à l'industriel du high-tech, mais ont en commun de ne pas disposer eux-mêmes d'imprimante 3D. Car, pour acquérir ces machines fournissant une qualité professionnelle, il faut débourser entre 50 000 et 200 000 euros. D'où l'idée de proposer un service utilisable au coup par coup.

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Manipuler le prototype permet de tester l'idée. © Scupteo

Cette technologie simplifie la création de pièces uniques et raccourcit les délais. "C'est génial", s'enthousiasme Pierre Garner, qui dirige EliumStudio, une agence de design. "L'impression 3D a modifié nos processus de création, en faisant intervenir la modélisation en trois dimensions beaucoup plus tôt."

Puisqu'obtenir un prototype devient aussi simple que de commander un livre, les entreprises hésitent beaucoup moins à créer des objets pour vérifier qu'ils sont jolis, pratiques, ergonomiques, mais aussi que les mécanismes comme des charnières fonctionnent correctement. La belle maquette artisanale n'intervient plus qu'en toute fin de parcours, mais elle reste utile car même avec de la couleur, l'impression 3D ne permet toujours pas d'avoir un aspect extrêmement fidèle au produit, en particulier au niveaud es textures.

En baisse au fil des années, le coût d'un prototype varie énormément selon les produits. "Une coque d'iPhone coûte moins de 30 euros, un objet de la taille d'un écran 17 pouces entre 1 500 et 2 000 euros, détaille Clément Moreau. Les plus grosse pièces, qui ne peuvent dépasser 50 centimètres de côté, peuvent monter jusqu'à 5 000 euros." Le coût dépend du poids pour les matériaux plastique, alors que, pour la céramique, c'est principalement la surface qui fait le prix.

Résultat : il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant de commander des objets volumineux. "Si je veux créer une cafetière, je continue à créer une maquette traditionnelle", confirme Pierre Garner. Pas étonnant, dans ce cadre, que les protections de smartphone soient devenues le produit phare de l'impression 3D. Le 12 novembre, Sculpteo a d'ailleurs été primé au salon high-tech CES de New York pour son application de création de coque iPhone. 

L'impression 3D trouve donc peu à peu sa place dans les process des entreprises. "Avec certains clients, nous pouvons être en étroite relation pendant quelques semaines puis plus rien pendant plusieurs mois, tout simplement parce qu'il sont passés à autre chose", explique Clément Moreau. La production en grande série, nécessite, elle, toujours de passer à l'échelle industrielle. Et de laisser de côté l'imprimante 3D... jusqu'au prochain projet.

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De l'idée au prototype, il n'y a qu'un pas. © Sculpteo