Affaire Volkswagen, le Profit ou la Confiance ?

Comment les dirigeants de VW ont créé un contexte favorable à cette tromperie et quelles sont les conséquences pour notre société ?

Le moteur de notre société, c’est la confiance. J’investis pour fabriquer des produits parce que je crois que des clients vont les acheter et les payer. J’achète un produit et je le paie à son prix parce que je crois qu’il remplit correctement les fonctions pour lesquelles je l’ai choisi. La confiance, toujours la confiance.

Il semble même que la confiance soit de plus en plus importante. Notre mode de vie actuel utilise de plus en plus de technologie complexe qui fait confiance à l’utilisateur.

Par ailleurs, le niveau d’éducation de plus en plus élevé de la population permet de lui faire de plus en plus confiance et réciproquement, un individu plus éduqué fonctionne mieux dans un environnement qui lui fait confiance que dans un système coercitif. Les gains de productivité et de créativité obtenus dans les entreprises dites "libérées" sont obtenus grâce à la confiance faite aux salariés (suppression des contrôles en particulier).

Les produits de marque, Nike, Ralf Lauren… peuvent être vendu avec une marge confortable parce que la marque inspire confiance. Cela est possible parce que la fabrication est rigoureuse et les contrôles qualité stricts. La principale valeur ajouté de la marque, c’est la confiance qu’elle inspire.

 

Dans l’affaire Volkswagen, la confiance a été trahie de la pire façon qu’elle puisse l’être. Non seulement le consommateur s’est fait berner, mais aussi les états et leurs organismes de contrôle, dont le rôle, précisément, est d’assurer la confiance dans les échanges commerciaux.

Pour certains consommateurs, l’histoire est terrible. Ils achetaient VW parce qu’ils pensaient, comme l’affirmait la publicité, que c’était le meilleur moyen de préserver l’atmosphère. Aujourd’hui, non seulement ils se sentent trahis, mais ils sont la risée de leurs "amis" et portent plainte contre VW.

Les Etats, USA, France sont eux aussi sont ridiculisés, ils donnaient des primes pour acheter des VW parce que c’étaient des véhicules  "verts". Les contrôles étaient là pour vérifier que les chiffres donnés par les uns et les autres étaient valides, parce qu’il est humain d’essayer de  "gratter" un peu. Mais ils n'étaient pas armés pour faire face à une escroquerie organisée par une grande marque.

Pourquoi avoir organisé cette énorme tromperie ? Pour prendre des parts de marché aux concurrents et pour maximiser les profits.

Les ingénieurs qui ont développé et installé le logiciel destiné à tromper les contrôles, disent qu’ils l’ont fait parce qu’il était impossible pour eux, avec les crédits qui leur avaient été alloué, de mettre au point un moteur qui répondait aux normes dans les délais imposés.

Les dirigeants sont de plus en plus soumis à la pression des actionnaires, des gestionnaires, de la concurrence et du marketing. Cette pression est transmise à leurs équipes et, dans le cas présent, les pousse à la faute lourde, lourde de conséquences pour l’entreprise mais aussi pour la société toute entière car elle érode son élément le plus important : la confiance.

Dans la lutte que se livre les entreprises et l’appétit gargantuesque de profit et d’argent, primes de départ et parachutes dorés inclus, des dirigeants, quelle place reste t’il à la confiance, mais aussi à l’humanité, au respect de l’autre ?