Diriger à l’heure de l’influence

Il faut non seulement diriger, mais aussi influer. C’est-à-dire d’être en mesure de peser par sa voix, sa posture sur ses marchés et l’opinion publique.

L’influenceur digital réunit autour de lui une communauté, l’anime autour de sujets partagés. Le rôle du dirigeant en tant qu’influenceur est plus complexe. En premier lieu, parce qu’il ne peut segmenter son audience, qui est par nature extrêmement diverse : clients, partenaires, salariés, représentations syndicales, comme autant de lieux et d’interlocuteurs particuliers. Si l’audience est plurielle, les sujets le sont également et peuvent porter une part de radicalité. 

Vivre à l'heure de la transparence

Face à cette complexité, le rôle du dirigeant consiste à apporter une certaine forme de simplicité, de clarté. Influer pour un dirigeant, c’est accepter pleinement d’entrer dans une démarche de vérité, de lisibilité. L’époque où l’opacité était le propre de la communication d’entreprise, est aujourd’hui révolue. Nous vivons à l’heure de l’engagement et de la transparence. L’opinion publique a changé, la posture du dirigeant doit répondre à ces nouveaux enjeux.

Influer c’est donc donner du sens, c’est-à-dire à la fois une direction et en même temps une grille de compréhension du réel. Influer ce ne peut être s’éparpiller, se diluer, ce que pourrait pourtant laisser croire l’ère de la dispersion digitale, de la multiplication des supports, de l’impératif de l’instantané. L’influence éphémère ne compte pas. Oui, un simple tweet peut avoir des conséquences folles sur le cours boursier d’une entreprise, que ce soit à la hausse, ou à la baisse. Mais cet effet, s’il est radical, d’une violence nouvelle, est aussi limité dans le temps. Il ne créé pas d’après. L’influence réelle implique au contraire une permanence, un engagement dans le temps long, une cohérence. Influer c’est s’insinuer dans une réflexion, dans une psyché. Nous demandons aujourd’hui beaucoup des dirigeants.