Entreprises et technologie : une transformation vertueuse

L'entreprise ne se limite pas à la simple recherche du profit. Elle est investie d'un rôle social et environnemental. C'est le nouveau "mantra" édicté par la Loi Pacte. On en oublierait presque que la priorité des entreprises doit être de créer de la richesse.

Pour autant, cette fonction majeure - inhérente à toute l’entreprise qui veut perdurer - doit évoluer avec ce nouveau contexte. La Loi Pacte, dont le décret d’application vient d’être publié, a le mérite de nourrir le débat relatif à la "mission" de nos entreprises qui sont soudainement nombreuses à vouloir se convertir en "entreprises à missions". N’ayons pas peur néanmoins de rappeler que les entreprises ont toujours dans leur grande majorité, et dans le contexte de leur époque, été responsables socialement, même lorsque leur “paternalisme” était critiqué par les syndicats.  N’en déplaise à certains, notre économie libérale crée de la richesse sociale : d’abord car les 4,5 millions d’entreprises (Insee 2019), tirées par les ETI, sont les plus grandes pourvoyeuses d’emplois en France et à ce titre jouent pleinement leur rôle social. Ensuite parce que c'est le secteur privé qui nous permet de financer l’ensemble du système social à travers les 300 milliards d’euros d’impôts, cotisations, taxes…

Il est donc indispensable d’avoir un cadre souple pour avoir une économie dynamique créatrice d’emplois et de richesses. Ceci est le socle d’une société harmonieuse. Il n’y a pas de pays prospères sans un tissu d’entreprises prospères. Cela étant dit, le cadre fixé par la Loi Pacte nous encourage à nous interroger et à évoluer en créant de la richesse et des emplois différemment, en conformité avec les nouveaux défis sociétaux et l’aspiration à une société plus collaborative, plus écologique, avec plus de sens… et c’est tant mieux !

Cette dynamique de transformation va de pair avec une véritable réflexion sur le rôle sociétal de la technologie, omniprésente dans notre quotidien et contributrice d’efficacité sociale à la condition que les entreprises garantissent la promotion de technologies positives au service de l’homme.  S’assurer que la technologie réponde au bien commun, au sens du bien-être social et de la prospérité économique, c’est notre responsabilité : nous y avons tout intérêt car la technologie offre des opportunités immenses pour résoudre les grands défis qui s’ouvrent à nous.

Technologie humaniste et inclusive ? Oui, c’est possible !

D’abord en étant créatrice de lien social et en participant à l’intégration des personnes qui l’utilisent. Par exemple, les gérontechnologies compensent déficiences et dépendances à la fois motrices et cognitives, en mettant en place des environnements technologiques au service de la santé, du logement, de la mobilité, de la communication ou des loisirs des personnes âgées.

Les nouvelles technologies ont fait émerger par ailleurs de nouvelles formes de projets d’utilité sociale, avec la multiplication de start-up autour d’un outil numérique tourné vers la technologie inclusive. Ainsi, Jaccede.com permet de mobiliser une communauté pour identifier et référencer les lieux accessibles aux personnes à mobilité réduite partout en France. L’application Too good to go permet à chacun de s'engager contre le gaspillage alimentaire en bradant les invendus du jour plutôt que de les jeter, soit 23 millions de repas sauvés en moins de 3 ans d’existence ! Les exemples d’applications sociales foisonnent, ils ont tous en commun de vouloir relever des challenges sociaux d’envergure. 

Enfin, la technologie est nécessaire au développement des ONG, associations et entrepreneurs sociaux, car c’est en alliant la connaissance terrain de ces acteurs sociaux et les compétences technologiques et numériques pointues du secteur privé que l’on réussira à créer encore plus d’efficacité sociale. C’est l’objet de notre Fondation Tech for People. En somme, l’entreprise intrinsèquement créatrice de richesses, couplée au bon usage de la tech est une voie pleine de promesses pour résoudre les défis les plus critiques de l’humanité: éducation, santé, réduction de la pauvreté, enjeux environnementaux etc...