Coopérative ou franchise ? Les différents modèles d'entreprises expliqués

Créer son entreprise et devenir son propre patron tout en bénéficiant d'un réseau d'entraide, c'est ce que permettent les systèmes de coopérative et de franchise.

La coopérative ou la force du collectif

Selon l’Alliance coopérative internationale (1), "une coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement". En d’autres termes, c’est un groupement de personnes autour d’un projet collectif et partagé, où chacun participe à son niveau en apportant ses compétences et son savoir-faire. Dans une coopérative, la valeur commune est avant tout le projet et non l’argent qui n’est pas un but en soi, mais un outil dont la finalité est de rendre service à tous les membres de la coopérative.  C’est le modèle d’entreprise le plus démocratique qui soit puisque toutes les décisions sont prises lors d’une assemblée générale où le principe est "une personne = une voix".

En France, les coopératives sont présentes dans tous les secteurs : alimentation, production et vente de biens, artisanat, banque, assurances, habitat, service à la personne, transport et même le numérique. Mais s’il est un secteur où elles sont largement représentées, c’est bien l’agriculture. Selon Coop FR, une organisation représentative des coopératives françaises qui établit chaque année le classement des cent plus grandes coopératives du pays, 63 coopératives agricoles sont présentes dans le Top 100 de l’année 2020 (2). Parmi elles, le groupe agroalimentaire Even (3) qui, entre autres missions, aide les jeunes agriculteurs à s’installer, comme par exemple Maxime Lefeuvre, producteur laitier à Pléboulle dans les Côtes d’Armor. "Grâce au dispositif jeune agriculteur mis en place par Even, je me suis vu attribuer 200 000 litres de lait qui ont permis de conforter mon projet d'installation et de saturer les installations existantes, se félicite le jeune Breton (4). Je bénéficie également d'une aide financière et de l'accompagnement technico-économique Ecolait, pris en charge par la coopérative. Nous nous réunissons régulièrement à une quinzaine d'éleveurs, en compagnie d'un expert, pour approfondir des thèmes techniques, échanger sur nos pratiques, comparer nos résultats et visiter des exploitations. C'est important de voir d'autres façons de faire et de suivre l'évolution des principaux indicateurs technico-économiques pour se fixer des objectifs de progrès".

Outre l’agriculture, un autre secteur d’activité est largement représenté au sein des coopératives, ce sont les commerçants qui génèrent à eux-seuls 48% du chiffre d’affaires et 43% des emplois des coopératives françaises (5). Si les enseignes E. Leclerc et Système U. trustent le haut du classement, d’autres coopératives de commerçants de taille plus modeste tirent malgré tout leur épingle du jeu. C’est le cas notamment de Synalia, une coopérative de bijoutiers qui regroupent les marques Julien d’Orcel, Guilde des Orfèvres et Montres and Co. Pour Stéphanie Souvanthong, gérante d’une boutique Julien d’Orcel à Lomme, adhérer à une coopérative n’a que des avantages. "Je suis indépendant, mais ça ne m’empêche pas d’avoir des services qui sont proposés par mon enseigne. Et le fait de faire partie d’une coopérative, ça m’évite d’être isolée" explique la bijoutière qui met également en avant le caractère démocratique de sa coopérative : "En assemblée générale, un bijoutier, c’est une voix. On est tous patrons !", assène-t-elle (6).

La franchise ou la puissance d’un réseau

L’autre possibilité pour les entrepreneurs qui ne veulent pas se lancer dans le grand bain sans aucune bouée de sauvetage, c’est la franchise. Le principe est simple : moyennant le paiement d’un droit d’entrée puis des redevances annuelles, le franchisé peut intégrer le réseau du franchiseur. En échange de cette rémunération, le franchiseur l’autorise à exploiter sa marque et sa notoriété, et s’engage à lui fournir le savoir-faire, l’assistance technique, logistique et commerciale de son réseau.

Tout comme les coopératives, les franchises sont présentes dans quasiment tous les secteurs de notre économie : hôtellerie, restauration, coiffure, grande distribution, immobilier, automobile, bricolage, jardinage, habillement ou encore optique pour n’en citer que quelques-uns. Dans le secteur optique précisément, Paul-Eric Robert a justement fait le choix de la franchise lorsqu’il a ouvert son premier magasin à Clapiers, dans l’Hérault, en 2009, en rejoignant le réseau Lissac (7), une enseigne centenaire mais reconnue non seulement pour son dynamisme mais aussi son histoire intimement liée à l’optique. Ce qui a conduit l’opticien à opter pour la franchise en premier lieu, c’est avant tout "l’autonomie encadrée" qu’elle offre aux entrepreneurs. "La franchise représente selon moi le meilleur compromis entre liberté et accompagnement, confirme Paul-Eric (8). La liberté de l’indépendant est totale, mais elle s’accompagne de beaucoup de contraintes et de temps perdu, avec tout à gérer tout seul. Ce temps perdu est celui que l’on ne passe pas avec les clients. La franchise permet de se concentrer sur notre cœur de métier".  L’opticien confie également que, comme il s’est installé jeune, la franchise représentait aussi la sécurité de pouvoir s’appuyer sur un réseau capable de l’accompagner sur de nombreux petits détails et d’avoir à sa disposition une multitude d’outils professionnels, aussi bien physiques que numériques. Depuis, Paul-Eric Robert se félicite chaque jour d’avoir rejoint Lissac, un réseau dont il apprécie l’image de marque premium, la stabilité et la qualité des équipes, ainsi que la qualité de gestion des franchisés. "Lissac présente de réelles opportunités de développement, en plus d’un accompagnement de chaque instant", s’enthousiasme l’opticien.

Autre franchisé qui ne regrette pas une seconde son choix dans un tout autre domaine, Sylvain Hilarion, qui a rejoint le réseau de micro-crèches Ô P’tit Môme (9) en mars 2020. Après avoir travaillé plusieurs années en tant que commercial, mais aussi en tant que gestionnaire d’une franchise de pizzeria, le trentenaire a eu envie de changer d’activité et de s’orienter vers le secteur de la petite enfance. Avant de s’installer, Sylvain Hilarion a bien sûr comparé les offres des différents acteurs de ce marché et il a estimé qu’Ô P’tit Môme était l’enseigne idéale pour se lancer. "J’ai fait le choix d’Ô P’tit Môme pour les raisons suivantes : les droits d’entrées de la franchise, évidemment, mais surtout pour les valeurs communes que je partage avec l’ensemble des collaborateurs », explique-t-il. Par ailleurs, l’accompagnement dont il a bénéficié au sein du réseau lui a permis de s’installer en seulement six mois. « Le réseau était présent à chaque étape de mon projet : lors des rendez-vous pour le suivi des travaux de la crèche, lors des rendez-vous avec les institutionnels comme la PMI, la Caf, la mairie, etc., énumère-t-il. Autant de rendez-vous que je n’aurais sûrement pas pu assurer seul, n’étant pas du secteur de la petite enfance. J’aurais pu me lancer seul dans la création de ce projet, mais il est clair que je n’aurais pas pu ouvrir ma crèche aussi rapidement".

En somme, coopérative ou franchise, les deux systèmes présentent des caractéristiques différentes, pensées précisément parce que les chefs d’entreprise ont leurs avantages et leurs inconvénients et chaque entrepreneur doit faire son choix en fonction de ses envies et de ses besoins pour se lancer.

Sources :

(1)   https://www.ica.coop/en

(2)   https://www.entreprises.coop/system/files/inline-files/top100-entreprises-coop-2020_0.pdf

(3)   https://www.even.fr/

(4)   https://www.lacooperationagricole.coop/fr/articles/quand-les-cooperatives-aident-les-jeunes-sinstaller

(5)   https://www.lsa-conso.fr/les-commercants-pesent-lourd-dans-l-economie-cooperative-et-francaise,350264

(6)   https://www.youtube.com/watch?v=MNujGOvzkg0&feature=emb_logo

(7)   https://www.lissac.fr/

(8)   https://www.entreprises-et-decideurs.fr/Lissac-presente-de-reelles-opportunites-de-developpement-en-plus-d-un-accompagnement-de-chaque-instant_a2060.html

(9)   https://www.creer-sa-creche.com/reseau-franchise