Conviction et objectif numérique : vers une entreprise plus saine
Autrefois, adopter la technologie était un facteur clé pour se distinguer de la concurrence. C'est incontestable, aujourd'hui, la situation a bien évolué : le numérique est devenu un standard basique.
Une dernière étude vient appuyer ce propos – elle évalue notamment l'efficacité de la technologie à atteindre son objectif principal dans une entreprise. Hausse du profit, innovation, ou améliorer l'engagement client. Deux points particuliers ont été mis en évidence.
Premièrement, l’utilité marginale qu’apporte l’adoption de technologies diminue à partir d’un certain seuil. Deuxièmement, les entreprises qui tirent pleinement parti de leurs outils technologiques sont celles qui se concentrent sur les conséquences de leurs actions, auprès des différentes parties prenantes. Et notamment au niveau environnemental et sociétal.
L'accent sur les stratégies environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) offre ainsi de meilleurs résultats pour les entreprises. Par exemple, Patagonia a réussi à rassembler une clientèle fidèle et engagée, plus intéressée par le projet de l’entreprise que par le prix. Ou encore, Goldman Sachs qui a établi une nouvelle politique, stipulant que chaque société qui entre en bourse doit avoir au moins deux membres de son conseil d'administration – soit une femme, soit une personne de couleur. Résultats ? Depuis 2016, le taux de rendement médian des entreprises dont le conseil d'administration était composé exclusivement d'hommes était de 2 % ; les entreprises dont le conseil d'administration comptait au moins une femme ont vu leur taux de rendement médian à 19 %.
L’étude décèle également une corrélation positive entre l’ESG and et les performances technologiques. Les sociétés avec un haut taux d’adoption technologique et qui priorisent l’ESG sont plus efficaces que celles uniquement focalisées sur la technologie. Cela peut s'expliquer par le fait que la culture, les méthodes et les compétences requises pour bien gérer l’ESG correspondent à celles qui permettent une mise en œuvre efficace des technologies. C’est-à-dire impliquer l’humain en tant que tel, et le placer au centre de tout projet. Et pour tirer pleinement partie de cette symbiose, les entreprises doivent conserver leur conviction au cœur de ce qu'elles entreprendront, en suivant ces quatre étapes.
Les quatre piliers de la nouvelle ère numérique
1. L’expérience au cœur du modèle opérationnel
L'expérience humaine est le nouveau moteur de la création de valeur. Pour prendre de l'avance, les entreprises peuvent adopter une conception computationnelle pour quantifier ces expériences, en combinant des données qualitatives épaisses et des big data quantitatives. Ce n'est qu'alors que les entreprises pourront répondre aux divers besoins de toutes les parties prenantes.
2. Valoriser l'élément humain à tout instant
Les "bons" produits comme les détergents chimiques sûrs et les systèmes d'IA sensibles et inclusifs ont une chose en commun. Ils mettent l'accent sur l'élément humain tout au long de la réalisation du projet. L'être humain est au cœur de la conception, du développement, de la modernisation et, finalement, de la création de valeur. Les bons produits sont élaborés dans le respect de l'éthique, en tenant compte des craintes et des angoisses humaines.
3. Constituer des équipes diverses et dévouées pour des solutions technologiques universelles
Une culture axée sur les convictions passe par des équipes intellectuellement diverses qui ont un objectif commun et dédié. L’objectif ? Garantir une conception de solutions à travers des prismes différents, ce qui les rend efficaces pour répondre aux besoins de tous.
4. Évaluer les initiatives à l’aide de cibles ESG
Une meilleure finalité numérique est impossible sans un moyen de la mesurer. Aujourd’hui, l'expérience et l'ESG sont devenus plus axés sur les mesures. Les objectifs scientifiques ont évolué pour mesurer formellement les attributs environnementaux tels que les émissions et la gouvernance éthique. Cette approche scientifique convertit également le monde qualitatif de la responsabilité sociale et de la diversité en programmes orientés vers les résultats, réalisables et liés à des objectifs opérationnels et financiers. Pour fixer des objectifs à fort impact environnemental, les entreprises peuvent travailler avec l'initiative Science-Based Targets (SBTi), un organisme à but non lucratif qui veille à ce que les entreprises respectent les objectifs de l'Accord de Paris visant à limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius.
De plus en plus de dirigeants réalisent que la conviction et le profit vont de pair pour créer de la valeur. Afin d’exploiter le plein potentiel de leur technologie, il faut commencer par mettre l’environnement, la société et la planète au cœur de leur stratégie business. Fort à parier que le changement culturel améliorera considérablement la productivité et la capacité d’innovation des futures générations…