Fédérer ses collaborateurs : comme en amour, cela passe aussi par l'estomac

À l'heure où le bien-être au travail est un véritable enjeu pour fédérer en entreprise, la pause déjeuner est un moment central de la journée des salariés qu'il ne faut surtout pas sous-estimer.

À l’heure où le bien-être au travail est un véritable enjeu pour fédérer en entreprise, la pause déjeuner est un moment central de la journée des salariés qu’il ne faut surtout pas sous-estimer : d’elle peut dépendre la productivité des collaborateurs sur la seconde partie de journée. Entre malbouffe, plats sains (mais moins gourmands) et quantités surévaluées ou au contraire trop faibles, il n’est pas toujours aisé pour les entreprises de trouver le bon équilibre. Les acteurs de la restauration collective ont ainsi une carte à jouer en faveur du bien-manger au travail. Selon Victoria Benhaim, fondatrice de Fraîche Cancan, service de néo-restauration collective engagée, il ne faut pas oublier qu’un salarié qui mange bien est un collègue épanoui, efficace… et reconnaissant !

Des solutions qui ne répondent pas toujours aux attentes des salariés

Il existe plusieurs solutions pour permettre aux salariés de se restaurer durant leur pause déjeuner. Les offres en take-away (restaurants ou supermarché) avec la subvention employeur sous forme de tickets/carte restaurant, la restauration collective intégrée sur le lieu de travail avec ou sans subvention employeur, les restaurants classiques aux abords des locaux de l’entreprise ou encore le fait de ramener son repas soi-même. La pause déjeuner est un moment crucial dans la journée d’un actif, pourtant, elle ne permet pas toujours de s’adapter aux envies, besoins et convictions de la majorité.

En effet, selon une étude Yougov pour le compte de Fraîche Cancan (anciennement I-lunch) menée en 2021 sur les ambitions alimentaires des Français face à la crise sanitaire, 74% des salariés veulent consommer du frais ou du fait-maison et 68% des salariés veulent des produits locaux et de saison [1]. Les efforts doivent cependant aller encore plus loin afin que ces aspirations puissent véritablement se démocratiser au sein de la société. C’est ici que les entreprises ont le pouvoir d’agir en apportant ces innovations à leurs employés, pour contribuer, à leur échelle, à une alimentation saine plus durable, tant pour la planète que pour la santé des collaborateurs. De plus, une récente étude Yougov, commandée par Fraîche Cancan en mars 2022, montre que 40% des actifs préfèrent, si le choix leur était donné, bénéficier d’un service de restauration d’entreprise face à l’option des plats à emporter (30%) ou du déjeuner dans un restaurant externe classique (16%) [2]. L’accessibilité, la praticité et l’engagement en faveur de bons plats faits-maison, de saison, frais et locaux séduit d’ailleurs 61% des actifs qui seraient prêts à se tourner vers ce type de dispositif de restauration collective intégré à l’entreprise. La demande du côté des salariés est donc loin d’être anecdotique, les entreprises doivent donc prendre position pour apporter le mieux manger à leurs équipes.

Des repas frais et faits-maison, un levier contre la malbouffe ?

Il n’est plus à prouver que l’alimentation a un impact direct sur la santé des Français. Si nous avons tendance à faire plus attention à ce que nous mangeons sur notre temps libre, les salariés se tournent plus facilement vers des plats riches voire transformés pour se restaurer au travail. Le temps, le choix parfois réduit et le porte-monnaie peuvent ainsi limiter les options et favoriser le panini ou la barquette industrielle du supermarché à réchauffer au micro-ondes. Cependant, ces produits ultra-transformés (souvent trop gras, trop sucrés, trop salés) sont loin d’être sans risque pour la santé, et à terme, peuvent engendrer diverses pathologies, comme le diabète de type 2 ou un taux de cholestérol trop élevé conduisant parfois à de l’hypertension par exemple. L’impact de l’alimentation au travail n’est donc pas à minimiser et c’est aux entreprises de prendre des engagements en faveur de la santé des collaborateurs. Elles doivent se positionner et s’entourer d’acteurs de la restauration qui sauront répondre à ces problématiques sociétales. Rendre visible le nutri-score de chaque plat pourrait être un premier pas pour donner plus d’informations aux salariés afin de les éclairer dans leur choix. Bien manger peut rapidement devenir un casse-tête, cette initiative permettrait de lever le voile sur l’équilibre ou non d’un plat.

Par ailleurs, manger des légumes frais, c’est très bien, mais si ces derniers ont été cultivés avec l’utilisation d’OGM et pesticides, qu’en est-il de la santé de ceux qui vont les consommer ? Il est donc élémentaire que les entreprises de restauration collective aient une vision holistique de la chaîne de production, des producteurs à l’assiette. Finalement, une alimentation raisonnée est une première clé en faveur du mieux-manger, tant pour les salariés que pour la planète. Après tout, ne dit-on pas que nous sommes ce que nous mangeons ?

D’un engagement pour la santé à un engagement pour l’environnement, il n’y a qu’un pas

Bien que la loi EGalim impose désormais aux entreprises de restauration collective de proposer au moins 50% de produits durables, il est crucial de proposer d’ores et déjà des solutions conciliant les aspirations des salariés en faveur du frais, local, fait-maison, zéro déchet, et bien sûr bon, car n’oublions pas que manger doit également être une expérience et un plaisir. D’une tendance de fond qui a pris de l’ampleur au fur et à mesure des années, émerge un véritable besoin de consommer mieux et plus durable. Qui sera au rendez-vous face au défi de la restauration collective qui préfigure d’une révolution de la cantine ?

1 - Étude Yougov x I-lunch, 2021

2 - Étude Yougov x Fraîche Cancan (anciennement I-lunch)