La hiérarchie des besoins doit primer lorsque les entreprises s'engagent à aider

Les événements récents ont poussé beaucoup d'entreprises à vouloir apporter leur aide. Mais comment le faire de façon efficace ?

Alors que les événements tragiques en Ukraine sont toujours d’actualité, de nombreux chefs d’entreprise se sentent tenus d’apporter leur aide. Il est réconfortant de voir les pays s’unir et soutenir une nation confrontée à un traumatisme inimaginable. Toutefois, la question est de savoir quand l’aide devient une entrave.

Dans une crise mondiale comme celle que nous connaissons actuellement, il est essentiel que l’aide soit apportée par ordre de priorité. Les entreprises doivent garder à l’esprit la hiérarchie des besoins de l’être humain et s’adapter de manière à répondre au mieux à ces besoins.

Pour notre entreprise, c’était évident : nous pouvions offrir une solution très efficace à un problème urgent. Pocketalk est un service de traduction dont l’ukrainien est l’une des 82 langues traitées par un puissant moteur de traduction qui permet une traduction précise et complète, en quelques secondes.

Dès lors, s’est mise en place une collaboration avec des organisations caritatives d’aide aux réfugiés pour mettre les appareils entre les mains des Ukrainiens qui en avaient besoin à la frontière polonaise. Imaginez arriver dans un pays où vous ne savez même pas comment dire bonjour, et encore moins demander de l’aide. Ce besoin a été répondu pour établir une communication à un moment où les gens étaient vulnérables, inquiets et ne savaient pas à qui se fier.

Toutefois, qu’en est-il si le produit ou le service ne s’inscrit pas naturellement dans la hiérarchie des besoins comme la nourriture, le logement, la communication et le bien-être émotionnel ?  Il est alors facile de tomber dans le piège qui consiste à "distribuer" systématiquement des choses. Mais, si l’on en donne trop, cela peut submerger les ressources sur le terrain.

Aider de façon appropriée

Bien qu’il ait été rassurant de voir des camions et des voitures remplis de vêtements, de couches et de marchandises à donner aux réfugiés, il est arrivé que dans certains cas, cela a créé un problème à l’autre bout. Les articles envoyés devaient être organisés et stockés par une équipe qui allait ensuite les distribuer aux personnes dans le besoin. De nombreuses organisations caritatives et organisations d’aide aux frontières ont rapidement été débordées et ont alors demandé aux donateurs de réfléchir à ce qu’ils envoyaient et à la quantité qu’ils envoyaient. 

Certaines organisations peuvent offrir un soutien immédiat, d’autres ont besoin de temps pour faire évoluer leur offre ou réfléchir à ce qu’elles peuvent faire. Il est important d’aborder la pression entre le désir d’aider et la capacité de soutenir d’une manière qui soit utile.

Prenons l’exemple d’une société de taxis. Elle pourrait utiliser sa flotte de véhicules pour transporter des provisions essentielles vers des logements temporaires ou emmener des réfugiés à des entretiens d’embauche, à des rendez-vous à l’hôpital, etc. Ou encore, un fournisseur de logiciels informatiques pourrait aider les organisations caritatives à se doter des moyens informatiques nécessaires pour permettre aux réfugiés de communiquer avec leurs proches une fois arrivés dans un pays étranger. C’est possible. Un pub local pourrait organiser une soirée d’accueil pour les réfugiés nouvellement arrivés dans la région afin de les aider à créer un réseau de soutien. Parfois, il s’agit de penser à la situation dans son ensemble et aux besoins des personnes tout au long du voyage. C’est là que les entreprises peuvent faire une réelle différence.

Poser les bonnes questions

Et si un produit ou un service ne peut tout simplement pas être suffisamment réorienté pour aider, il est toujours possible d’offrir aux réfugiés des possibilités de travail, de payer une formation ou d’envoyer des dons monétaires à des organisations caritatives qui s’efforcent d’aider.

Le facteur le plus important à prendre en compte est de s’assurer que l’aide proposée est réellement une "aide". Il est tentant, lorsqu’un événement aussi tragique se produit, de vouloir faire quelque chose pour soutenir les personnes touchées, mais il ne faut pas faire n’importe quoi. Il faut se poser la question suivante : "Est-ce que cela va créer plus de travail pour ceux qui sont à l’autre bout ou est-ce que cela peut être distribué immédiatement et répondre facilement à un besoin urgent ?". Si la réponse n’est pas évidente, mieux vaut s’adresser directement aux organisations qui soutiennent les réfugiés et leur demander ce dont ils ont besoin. Il se peut que l’aide soit requise à un moment ultérieur ou dans un endroit différent, ce qui donne du temps pour préparer et s’ assurer que cela va au bon endroit au bon moment.

Il ne s’agit pas de gloire et de fortune : il s’agit de faire ce qui est juste et de le faire de la bonne manière.