Comment satisfaire l'expérience collaborateur au sein des entreprises internationales

Les employeurs se livrent aujourd'hui à une lutte acharnée pour les talents. Les candidats sont clairs : l'expérience collaborateur est l'un des principaux critères dans le choix d'un nouvel emploi.

Tenir compte des différences géographiques

Pour attirer et retenir les meilleurs talents, les entreprises doivent se différencier en offrant des avantages qui vont bien au-delà du salaire, intégrant le bien-être global et des expériences enrichissantes. En échange de ces expériences optimales pour leurs salariés, les employeurs créent les conditions pour s’entourer de collaborateurs plus engagés avec un niveau de fidélité accru.

Considérant ce changement de paradigme, une erreur qu’on retrouve souvent dans les entreprises internationales consiste à considérer l’ensemble des salariés, quelle que soit le pays ou la région du monde, comme un monolithe – « ce qui fonctionne ici, doit fonctionner là-bas », or les stratégies RH nécessitent d’être adaptées.

Certaines différences géographiques sont très marquées. Selon une l’étude Mindset menée par Alight conjointement avec Kantar, seuls 7% des Français s’accordent à dire qu'ils bénéficient d'une bonne expérience de travail, contre 13 % des salariés au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas. Alors qu’aux États-Unis, 27 % des personnes interrogées déclarent être satisfaites de l’expérience collaborateur offerte par leur employeur. En Europe, près de deux tiers des salariés pensent à quitter leur entreprise, et un cinquième redoute leur journée de travail. Il semble évident qu’il y a encore du progrès à faire.

Oublier les solutions toutes faites 

Le travail à distance et le travail flexible ont été mis en avant pendant la pandémie, mais de nombreux employeurs se demandent encore comment intégrer des modèles de travail tournés vers l'avenir. De nombreuses organisations ont adopté le travail à distance et en reconnaissent les avantages ; entre 50 et 60 % des travailleurs affirment que cette forme de collaboration a un impact positif sur leur bien-être, selon l’étude Mindset. En Europe, 47 % des salariés refuseraient un emploi offrant moins de flexibilité que ce qu’ils ont actuellement avec une souplesse des heures de travail ou du télétravail.

Bien entendu, il reste environ la moitié des personnes qui ont un avis différent sur ce nouveau modèle. Les expériences varient, les salariés européens, notamment Français, rapportent que leurs expériences au travail sont moins positives à distance avec un impact direct sur leur bien-être général.  De même, ils ne se sentent pas aussi soutenus dans des conditions de travail hybride.

Outre la flexibilité, les salariés attendent un soutien et des reconnaissances qui correspondent à ce nouveau modèle. Par exemple, l’étude Mindset montre que les individus souhaitent être dédommagés de manière appropriée pour le travail en distanciel. Que les personnes soient à distance ou sur place, il est important d'investir dans des programmes qui soutiennent ce nouveau paradigme de flexibilité. 

Investir dans le bien-être, c'est rentable

Le mot d'ordre qui semble traverser le monde actuellement est "bien-être" ; 65% des Européens affirment que les programmes de bien-être rendent une entreprise plus attrayante. Au cours des deux dernières années, en raison des effets de la pandémie et des confinements, le soutien à la santé mentale a, à juste titre, gagné en importance. La gestion du stress, de l'épuisement professionnel et d'un équilibre plus sain entre vie professionnelle et personnelle méritent d’être vus comme un domaine d'intérêt permanent pour les employeurs.  Les préoccupations liées au stress augmentent, plus de sept salariés sur dix (73 %) font état de niveaux de stress modérés à élevés et plus de quatre sur dix citent des symptômes d'épuisement professionnel. 

Le bien-être a un impact positif sur la productivité. En Europe, les salariés affirment qu'une meilleure productivité est due à un sentiment de bien-être au travail, à l'authenticité et à la façon dont les individus sont traités. De plus en plus, la récompense financière vient après des mesures de récompense plus intrinsèques - ce qui indique que l'investissement dans le bien-être est payant pour tous. En adaptant les initiatives de bien-être aux besoins locaux, les employeurs s'attaquent aux facteurs qui influent réellement sur la productivité, ce qui garantit un retour sur investissement efficace. 

La bonne nouvelle est qu'il existe des possibilités simples pour proposer des programmes de bien-être sur mesure, qui répondent aux attentes des individus tout en favorisant une meilleure productivité. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, 91 % des personnes interrogées au cours de l’étude Mindset, ayant utilisé les programmes de gestion du stress de leur entreprise au cours de l'année écoulée ont déclaré qu'ils les appréciaient. Cependant, seules 15% des personnes interrogées avaient accès à un tel programme. 

Les problèmes d'argent dans le monde nécessitent des approches adaptées

Cela dit, ce qui est également clair, c'est que les initiatives en matière de bien-être auxquelles les salariés d'un territoire donné accordent de la valeur peuvent varier d’un pays à l’autre. Prenons l'exemple du bien-être financier, qui évalue dans quelle mesure les salariés ont le sentiment de contrôler leur avenir financier - une facette cruciale de la santé mentale globale. Dans l'ensemble, les personnes sont stressés par l’état de leurs finances. En Europe, 65 % des salariés n'ont pas le sentiment de maîtriser complètement la gestion de leurs ressources financières.

Les nuances ont leur importance. Par exemple, en Allemagne, 30 % des personnes interrogées ont déclaré que leur niveau d'endettement personnel avait un impact négatif sur leur qualité de vie, tandis qu'en France, 45 % des personnes interrogées ont déclaré ne pas avoir le contrôle de leurs finances, soit le pourcentage le plus élevé de tous les pays interrogés. Les conseils génériques et l’accompagnement au bien-être financier doivent être adaptés aux besoins réels. Plus de six personnes sur dix (67%) ont indiqué que la possibilité d'être payées plus souvent serait précieuse, et plus de la moitié (56%) ont déclaré qu'elles accueilleraient favorablement des options alternatives telles que la rémunération journalière et anticipée, plutôt que d'avoir à attendre la fin du mois pour accéder à leur rémunération. 

La crise mondiale des talents que nous connaissons aujourd'hui exige une réponse robuste et proactive de la part des employeurs. Si elles n'investissent pas de manière réfléchie dans des expériences personnalisées pour les salariés, les entreprises risquent de perdre leur plus grand atout : leur personnel. À l'heure actuelle, les employeurs qui accordent la priorité aux talents en récolteront les fruits, tandis que ceux qui tardent à le faire devront regarder de précieux talents partir vers des pâturages plus verts.