Face à l'infobésité d'un monde en crises, revenons aux fondamentaux de la veille
De plus en plus confrontées à l'infobésité ainsi qu'à des crises multiples, les entreprises doivent se mobiliser. Les fondamentaux de la veille constituent ici une méthode qui a fait ses preuves.
La masse exponentielle d’informations à laquelle nous sommes quotidiennement soumis est à l’origine de nombreux effets sur les entreprises. Cette dynamique touche à la fois les individus et le collectif des organisations. Alors que 45% des collaborateurs voient leur nombre de mails augmenter, les capacités de concentration de ces derniers tendent à baisser tandis que le risque d’épuisement professionnel croît. Dans le même temps, l’infobésité agit comme un puissant écran de fumée à l’égard des équipes, lesquelles peinent de plus en plus à prendre leurs décisions sur des bases solides. Dans de telles conditions, et alors que la rentrée politique et internationale demeure aussi imprécise que dense, il est important de replacer la veille au cœur même des enjeux de développement pour les entreprises.
Notre quotidien : un monde en crises
Avons-nous bien pris la mesure de l’environnement qui est désormais le nôtre ? Rappelons pour commencer combien nous vivons désormais dans un monde structurellement en crises. Analysé par les experts de la science politique, celui-ci se caractérise par des changements majeurs qui menacent tout à la fois la paix mondiale, la sécurité alimentaire, la santé des populations (COVID, risques nouveaux avec le Mpox), mais également les dynamiques démocratiques, le climat, la transition écologique, les équilibres sociaux ou encore les flux migratoires. Ajoutons à cette liste non exhaustive un fait politique majeur : cette année 2024 est marquée au niveau mondial par des élections (présidentielles, législatives, régionales ou municipales) dans près de 70 pays et concernent plus de 4 milliards de personnes – soit la moitié des habitants de la planète. De ces scrutins découlent nécessairement des changements structurels, notamment règlementaires et économiques, qui ont un impact certain sur les entreprises. Nous notons également de profondes incertitudes, à l’image de celles liées au changement de premier ministre et de gouvernement en France. Comment les organisations doivent-elles agir dans de telles conditions ?
Veiller pour faire le tri, et mieux analyser
Revenir aux fondamentaux de la veille est certainement la bonne approche, pour ne pas dire la seule à même de franchir cet obstacle de taille. L’objectif est simple : il s’agit de déployer une méthode efficace permettant de faire le tri dans les (innombrables et contradictoires) informations qui circulent, c’est-à-dire de réaliser un travail de filtrage. Pour cela, il est devenu impératif de s’outiller technologiquement. Une plateforme de veille permet en effet au veilleur d’ajuster au cordeau les sources qui doivent être surveillées. Des requêtes sont construites par ses soins afin de limiter les retours de l’information, avec un nécessaire dédoublonnage qui permettra de limiter la charge informationnelle au moment du traitement. L’intelligence artificielle générative qui est désormais embarquée dans les outils de veille les plus performants joue ici un rôle décisif. En plus de favoriser le dédoublonnage des informations, l’IA réalise la synthèse complète des différents éclairages collectés sur chaque information. En un temps record (quelques minutes au lieu de plusieurs heures), le veilleur peut ainsi bénéficier d’une information la plus complète possible, ce qui lui permet de poser une analyse humaine, précise, circonstanciée. Ainsi, une fois la surveillance et la collecte effectuées, le professionnel de la veille conserve la main pour ce qui relève d’un traitement désormais plus qualitatif.
Surveiller, collecter, traiter l’infobésité est une action fondamentale. Attention toutefois, celle-ci ne doit pas pour autant nous faire oublier l’autre versant de la veille : la diffusion de l’information. À qui diffuser cette dernière ? Sous quelle forme – newsletter, mail, notification mobile ? Plutôt en début de semaine ? En matinée ? Ces questions permettent de sublimer les connections entre information stratégique et décideurs, pour ne pas dire de réaliser la quadrature du cercle en termes de circulation informationnelle. Cette étape finale compte au moins autant que les autres : in fine, c’est elle qui permet aux entreprises de prendre les décisions les plus justes.