Monter sa micro-entreprise : 4 conseils pour réduire sa charge mentale et éviter la casse

L'INSEE note 1,051 million d'entreprises créées en 2023, 667.000 étaient des micro-entreprises soit 63 % du total. Ce chiffre est en hausse de 3,1 % par rapport à 2022.

Le boom des micro-entreprises est un véritable phénomène de société. Pourtant se lancer dans l’aventure entrepreneuriale peut vite s’avérer un parcours du combattant si l’on ne maitrise pas toutes les contraintes incombées.

Les obligations réglementaires et les différents seuils et plafonds qui régissent ce statut évoluent régulièrement et quelques conseils peuvent s’avérer précieux pour éviter des erreurs ou un rattrapage.

La base : s’assurer de respecter toutes les obligations fiscales et légales

Le micro-entrepreneur doit respecter des obligations légales afin de créer une activité pérenne comme le paiement de l’impôt local communal, ou Cotisation Foncière des Entreprises ; la déclaration du chiffre d’affaires ; le respect des seuils de chiffre d’affaires selon les activités ; le paiement de l’impôt sur le revenu grâce au versement libératoire par exemple ; le paiement des cotisations et charges sociales dont les taux varient selon la nature de l’activité ; l’ouverture d’un compte bancaire à usage professionnel ; la tenue d’un livre de recettes ; la création et l’édition de factures.

Il est primordial de tenir compte de ses obligations afin d’inclure ces dépenses dans le prévisionnel et éviter les mauvaises surprises.

Optimiser son statut en fonction de son taux de charges

Les auto-entrepreneurs ne peuvent pas déduire leurs charges au réel, ils bénéficient d'un abattement forfaitaire (de 34% à 71% suivant l'activité). Les charges de l'auto-entrepreneur sont donc à bien surveiller car si elles dépassent cet abattement de quelques pourcents, il devient plus avantageux de passer au régime réel.

Pour connaître l’instant à partir duquel on dépasse les seuils de la micro-entreprise, il faut bien tenir sa comptabilité et la suivre en temps réel.

Concrètement, il est conseillé aux entrepreneurs en micro-BNC (bénéfices non commerciaux -statut réservé à certaines professions libérales qui ont un abattement de 34%) de passer au réel autour de 40% de taux de charges professionnelles. Pourquoi ne pas changer à 34% directement ? Il faut prendre en compte les cotisations sociales, qui sont plus avantageuses.

En revanche pour les entrepreneurs micro BIC il est conseillé de passer au réel autour de 75% car ils ont moins de cotisations sociales.

Se doter d’un accompagnement comptable

Il est interdit de tenir sa comptabilité avec Excel, même en auto-entreprise. Toutefois, les micro-entreprises ne sont pas obligées de recourir à un expert-comptable.

La gestion financière est cruciale pour la survie d’une micro entreprise. Assurez-vous de tenir des registres financiers précis, de surveiller vos flux de trésorerie de près et de séparer vos finances personnelles de celles de l'entreprise.

Gérer l’administratif : assurances, documents et justificatifs

Si vous exercez une activité réglementée, vous serez très certainement soumis à une obligation d’assurance. Cette obligation concerne aussi bien les professions réglementées, mais également certaines activités spécifiques. Par exemple : les professions du droit, les activités dans le domaine de la santé, les travailleurs du bâtiment, les agents immobiliers.

Ces derniers devront souscrire une assurance dès la création de leur entreprise, et ce peu importe leur statut juridique. Autrement dit, que vous soyez en auto-entreprise ou encore en société, vous êtes concerné par cette obligation.Si vous êtes soumis à une assurance obligatoire, vos devis et factures doivent indiquer laquelle, ainsi que les coordonnées de l’assureur et la couverture géographique.

Enfin, en tant qu’auto-entrepreneur, vous avez l’obligation de conserver vos documents comptables dont le livre des recettes pendant une durée de 10 ans à partir de la clôture de l’exercice comptable concerné.