Freelances : la grande mutation des ingénieurs

Synonyme de liberté pour certains, de précarité pour d’autres, de plus en plus de Français se lancent dans la course à l’indépendance. C’est notamment le cas des ingénieurs.

La liberté n’a pas de prix ! C’est le moteur principal qui pousse de nombreuses personnes à sauter le pas pour créer leur propre structure. Cette liberté peut prendre des formes variées, comme par exemple avoir la possibilité de choisir comment organiser son emploi du temps, son lieu de travail, les projets sur lesquels on travaille, et les clients avec lesquels on collabore.

Quid du secteur de l’ingénierie ?

Force est de constater que le secteur de l’ingénierie est particulièrement favorable à l’essor des freelances. En effet, plusieurs facteurs s’alignent aujourd’hui pour créer un besoin sans précédent d’accès aux compétences d’experts.

Les projets portés par les entreprises innovantes deviennent de plus en plus collaboratifs car ils font appels à plusieurs corps de métiers. Il suffit de regarder le véhicule autonome, la conquête spatiale avec les vols habités ou encore les assistants virtuels à base d’intelligence artificielle.  

Les connaissances, les métiers et les outils nécessaires pour réaliser ces nouveaux projets se complexifient. Cette évolution génère des difficultés pour les entreprises, et surtout une nécessité de mutation structurelle. Malgré l’inertie inhérente à la lourdeur de ces changements à mener, les entreprises sont conscientes de cette urgence, et commencent à se mettre en ordre de bataille pour relever ce nouveau défi : leur transition numérique.

La démocratisation en cours de la technologie est sans précédent. Naturellement, cette démocratisation permet aux ingénieurs d’accéder à de nombreux projets, qu’ils soient personnels ou entrepreneuriaux, et qui sont tout aussi challengeant que dans les grands groupes. Les opportunités de carrières se multiplient, leur permettant de changer de poste plus facilement, et plus souvent, au gré de leurs aspirations.

Cette ère technologique a favorisé l’émergence de produits technologiques complexes, qui nécessitent des compétences toujours plus pointues, et hyperspécialisées. Pour la réalisation de ces projets, se pose alors la question très concrète de l’accès aux compétences : en termes de sourcing, et de budget notamment… 

Des ingénieurs, devenus (avec le contexte marché) des experts sont plus difficilement accessibles car ils deviennent souvent indépendants pour rester concentrés sur leur domaine de prédilection, et parfois trop chers pour être intégrés de façon permanente à l’entreprise. Celle-ci n’a donc pas d’autres choix que recourir à des consultants, ou prestataires, sur certaines problématiques…

Malgré cette tendance, pourtant favorable aux sociétés de conseils en ingénierie (SSII, ESN, ICT), cela ne suffit pas à compenser le déficit de marque employeur dont elles souffrent parfois pour apporter la valeur souhaitée par leurs clients. Tous ces facteurs marché, couplés à la soif de liberté grandissante des ingénieurs et des talents tech, aboutissent à une explosion du nombre de freelances sur ces domaines techniques.

Les nouveaux enjeux de la freelancisation des ingénieurs

Cette transition va s’intensifier avec l’arrivée de la nouvelle génération sur le marché du travail, plus encline à ce mode de travail que les générations en fin de carrière. Il va s’agir de réussir à concilier l’intégration de cette nouvelle génération de travailleurs et la culture des entreprises pour tirer le meilleur de cette collaboration. Aussi, le rythme d’évolution des technologies s’intensifie et va nécessiter de trouver les ressources pertinentes au bon moment.

Un nouvel enjeu d’accès au talent se dessine pour les entreprises, compte tenu du contexte de guerre des talents que nous connaissons déjà. Tout d’abord parce qu’il est plus difficile pour ces entreprises en cours de transition d’attirer ce type de profils, très axés sur la technologie, et ensuite de réussir à les intégrer car leur mode de travail en freelance est encore assez nouveau, et va nécessiter une période d’adaptation. Devant cette situation inédite, les entreprises ne savent pas forcément comment s’y prendre, et peuvent se trouver en difficulté. L’essor technologique va créer un contexte de compétitivité accrue, dans lequel les entreprises innovantes vont devoir redoubler d’efforts pour maintenir leur position et plus encore pour la développer.

Le futur de l’ingénierie sera collaboratif : il va être vital de pousser le digital dans le secteur encore très traditionnel de l’ingénierie. Les entreprises vont avoir de plus en plus besoin de s’adresser, de rencontrer et de collaborer facilement avec des ingénieurs qui se tournent vers les nouvelles formes de travail, comme le freelancing, et ainsi de gagner en agilité. En favorisant cette collaboration, les entreprises auront des solutions à leur problématiques actuelles en ayant accès à des ressources spécifiques pour chacun de leur besoin, et l’envie de liberté exprimée par les ingénieurs et talents tech sera également satisfaite.