"J'ai fait presque toute ma carrière d'hôtesse de l'air chez Air France : voici combien je gagne à la retraite"
Cette ancienne hôtesse de l'air touche une pension quasiment égale au salaire qu'elle percevait en fin de carrière.
Pendant 38 ans, Laurence s'est "envoyée en l'air", comme elle aime le dire. Durant une bonne partie de sa vie elle a eu la chance de réaliser son rêve de petite fille : "vivre au-dessus des nuages". Comme sa grande sœur avant elle, Laurence a choisi de devenir hôtesse de l'air. Une carrière de 38 ans effectuée chez diverses compagnies aériennes et notamment chez Air France pendant 32 années (de 1991 à 2023).
Née en décembre 1960, Laurence a échappé de justesse à l'impopulaire réforme des retraites entrée en vigueur en 2023. C'est d'ailleurs cette année-là qu'elle a tiré sa révérence, mettant définitivement fin à sa carrière professionnelle. "Puisque j'avais 62 ans et que j'avais validé tous mes trimestres, je touche aujourd'hui une retraite à taux plein", explique-t-elle. Ainsi, depuis 2 ans, Laurence profite d'une pension de retraite s'élevant à 2 700 euros nets par mois. Cette pension est composée de deux parties distinctes. D'une part, une pension de base du régime général versée par la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse (CNAV), s'élevant à 1 200 euros par mois. D'autre part, Laurence perçoit également une pension de retraite complémentaire, versée par la Caisse de retraite du Personnel Navigant (CRPN), s'élevant cette fois à 1 500 euros par mois.
"Dans l'aviation, peu importe si on travaille pour une entreprise privée ou public, on cotise tous pour la CRPN et pas pour l'Agirc-Arrco comme les autres salariés du secteur privé ", précise Laurence. Cette spécificité concerne tous les membres de l'équipage d'un avion : du pilote au chef de cabine, en passant par les stewards et les hôtesses de l'air. L'Agirc-Arrco a toutefois versé à Laurence 1 900 euros, en une seule fois, lorsqu'elle est partie à la retraite en 2023. "Cette somme correspondait aux cotisations des petits boulots que j'ai effectué dans ma jeunesse, notamment quand je faisais mes études, avant de devenir hôtesse de l'air", indique Laurence.

La transition entre la vie active et la retraite s'avère relativement douce pour notre ancienne professionnelle des sorties de secours. Avec une perte mensuelle de seulement 350 euros par rapport à son dernier salaire, Laurence s'estime "chanceuse". En effet, selon une récente étude de l'OCDE, la pension d'un retraité français ne représente que 74% de son ancien salaire. Dans le cas de Laurence, ce chiffre grimpe à 87,5%.
Son salaire brut en fin de carrière atteignait 3 954 euros, ce qui correspondait à 3 084 euros nets. Cependant, "au cours de ma carrière, mon salaire changeait quasiment tous les mois", se souvient Laurence. De nombreuses primes venaient régulièrement augmenter ses revenus.
Tout d'abord, les primes de vol. Leur calcul dépend du nombre d'heures de vol effectuées dans le mois. "Le montant des primes de vol varie selon le type de trajet : courts, moyens ou longs courriers", précise notre ancienne hôtesse de l'air. De plus, ces primes sont majorées pour les heures de nuit. Enfin, Air France prévoit également une garantie mensuelle lorsque le personnel se trouve dans l'impossibilité de voler à cause des conditions météorologiques ou de problèmes techniques.
Parmi les avantages les plus attractifs figurent aussi les indemnités locales. En clair, Air France paye les nuits passées à l'étranger lors des escales, mais verse également une indemnité sur la fiche de paie. En tenant compte de tous ces éléments, Laurence estime que ses revenus nets oscillaient entre 2 900 et 3 200 euros nets par mois.