Le premier facteur clé de succès de l’entrepreneuriat féminin ? Le soutien du conjoint au foyer !
L'entrepreneuriat féminin est souvent marqué par une faible croissance de l'entreprise. Celle-ci s'expliquerait notamment par un renfort mal adapté apporté par le conjoint. Son soutien professionnel pouvant même s’avérer contre-productif.
« L’avenir de l’homme, c’est la femme. Elle est la couleur de son âme », disait Aragon. Et si l’homme était l’avenir de la femme entrepreneur ? Et surtout comment ?
On le sait, l’entrepreneuriat
féminin est relativement faible en France : entre 27 et 35% des
entrepreneurs selon les années alors que les femmes représentent près de 50% de la population active ! La grande
particularité de l’entrepreneuriat féminin, c’est la création d’entreprises
qui génèrent peu de valeur économique.
Je m’explique : des entreprises
mono-salariées, spécialisées dans des activités à faible valeur ajoutée comme
le commerce, le conseil quel qu’en soit l’objet d’ailleurs… Contrairement aux
idées reçues, ce fait ne serait pas dû à une soi-disant sous qualification des
femmes par rapport à leurs homologues masculins (un rapport sur
l’entrepreneuriat dans la région Rhônes-Alpes montrerait le contraire) : Il
n’est pas rare de voir des femmes titulaires d’un MBA ou d’un diplôme
d’ingénieur « lâcher » leur métier pour ouvrir un cabinet de
coaching. Alors, comment expliquer ce fait ?
Selon une étude que réalisée en Europe du Nord et dans la Région Rhône-Alpes (projet EFEMéRA),
la faute serait imputable aux vieux stéréotypes – pour ne pas parler de clichés
– sur le partage des rôles entre hommes et femmes au sein de la société
moderne. Le soutien du conjoint – on
parle ici de femme – dans le succès de la carrière des dirigeants d’entreprises
est identifié depuis longtemps (cf. Bourdieu et « la domination
masculine », 2002, Ed. Seuil, Paris). L’équivalent serait aussi attesté mais « pas dans le
bon sens » dirions-nous.
Selon cette étude, le soutien du
conjoint est présent dans 70% des cas et avec des formes variées, allant du
soutien « extrême » - l’homme devenant employé de l’entreprise de sa
femme et assurant le soutien à la maison et au sein de l’entreprise – au simple
soutien moral – « je n’ai rien contre. Je pense que c’est très bien »
-, en passant par une plus grande implication dans les tâches ménagères ou
encore la formulation de conseils professionnels.
Et, justement, le problème
serait là : les entreprises qui créent la plus forte croissance seraient
créées et gérées par des femmes dont le conjoint apporte certes un soutien mais
qui va à l’encontre de la pratique encore dominante (55% des cas): l’homme
qui soutien sa femme en lui prodiguant des conseils professionnels et en
s’impliquant dans son business.
Bien au contraire, ce soutien ne s’avérerait
pas payant, voire même contre-productif. En revanche, dans toutes les
entreprises à succès observées, on retrouve le même constat : le conjoint
soutient très fortement leur femme entrepreneur sur un plan moral, au foyer,
dans l’éducation des enfants mais pratiquement pas dans le business !
Une perspective facile à rectifier qui devrait
donc permettre d’inverser la tendance sur l’entrepreneuriat féminin !