Créer son entreprise grâce à la microfinance : pour quel projet et quel profil ?

Une étude qualitative (1) menée par la Chaire Banques Populaires en microfinance à Audencia Nantes confirme que la création d'entreprise s'inscrit dans une dynamique de création d'emplois.

Créer une entreprise, c’est d’abord créer son emploi. Ainsi, dans de nombreux cas, le microcrédit s’inscrit dans le cadre de mesures destinées à favoriser le passage du chômage à une activité indépendante.
Ce sont des constats pragmatiques qui mènent à la création de sa propre entreprise. Les idées peuvent avoir plusieurs origines : la stimulation de l’entourage, la réponse à une demande réelle, un marché considéré comme porteur, une volonté de gagner en liberté ou encore le souhait de sortir de l’économie informelle.
La répartition sectorielle des nouvelles entreprises financées par l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique) est stable : avec 40 % des créations, le commerce est majoritaire. Ce secteur, peu exigeant en formation initiale et en capital de départ, convient bien aux micro-entrepreneurs. Viennent ensuite les services (plus d’un tiers des entreprises créées) et l’artisanat (8 %) (source : rapport annuel ADIE 2012).

Qui sont les micro-entrepreneurs ?

Les résultats de l’étude qualitative font apparaitre des profils types composés de quatre groupes de micro-entrepreneurs :

1) Les jeunes passionnés

Ils indiquent vouloir vivre d’une passion et expriment leurs inquiétudes face à un marché du travail n’offrant pas des perspectives enthousiasmantes. Gagner en autonomie est une motivation à la création d’entreprise.

2) Les séniors exclus du marché du travail

Cette catégorie regroupe des personnes dont la fin de carrière s’avère difficile car ils ont quitté de grandes organisations et se retrouvent sur un marché du travail qui n’intègre pas aisément les seniors.

3) Les parcours atypiques

Ce groupe rassemble des profils très variés, dont le dénominateur commun est de ne pas avoir eu un parcours professionnel linéaire : ils ont souvent changé de secteur d’activité, de fonctions, de statuts.

4) Les publics en difficulté

Il s’agit d’individus insuffisamment qualifiés pour se reconvertir.

Souvent atypiques, les carrières des micro-entrepreneurs rencontrés sont aussi marquées par les phénomènes d’exclusion du marché de l’emploi : toutes les faiblesses de la situation du marché du travail français apparaissent au travers des publics rencontrés.

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(1) 24 entretiens d’une heure auprès de micro-entrepreneurs « précarisés » en face à face. 4 entretiens téléphoniques d’une heure auprès d’assistantes sociales. Sondage réalisé avec l’Ifop.